Une agriculture sans pesticides est-elle rentable ?


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Oct 16 2020 81 mins   31

Une conférence enregistrée à La REcyclerie le 5 octobre 2020, avec Christian Huyghe, directeur scientifique à l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), Sophie Danlos, directrice générale de l’association Fermes d’Avenir, et Sodeh Hamzehlouyan, administratrice du réseau des AMAP en Île-de-France.

En 1962, la biologiste américaine Rachel Carson lance l’alerte avec Printemps silencieux, un livre-enquête à propos de la « guerre » menée « contre la nature » par l’utilisation d’insecticides. Où en sommes-nous une soixantaine d’années plus tard ? Comment changer de cap économique, de contrat social, et favoriser l’expansion de l’agriculture biologique et de l’agroécologie ?

Les pesticides, une « béquille » devenue systématique

Dès les premiers échanges, Christian Huyghe pointe la dérive du secteur : « avec l’utilisation systématique des pesticides, nous avons quitté l’idée d’assurer la santé des cultures. Et cela se traduit par l’effondrement des régulations biologiques des milieux. » Sophie Danlos dénonce quant à elle l’orientation de « la formation des agriculteurs vers les pesticides », devenus une « béquille ». Mais bonne nouvelle : « l’agriculture avec pesticides n’est pas rentable ! » Ainsi, nombreux sont les chemins à suivre pour changer notre rapport à la terre.

Régénérer les sols, diversifier les cultures et les chaînes alimentaires

La directrice de Ferme d’Avenir souligne, en premier lieu, l’importance de garantir la fertilité des sols, de favoriser une « agriculture régénérative » également appelée « agriculture de conservation. » L’enjeu final ? « Recréer des sols vivants, naturellement productifs. » Parallèlement, nous avons besoin de diversifier les cultures, mais aussi les chaînes alimentaires, affirme Christian Huyghe. Il nous faut de toute évidence « des chaînes alimentaires courtes, territoriales, tracées, qui créent le lien au bien manger – manger est d’abord un acte culturel. Et puis de chaînes longues, avec peu de différenciations de produits. »

Les AMAP, une utopie réaliste

Comment remettre l’alimentation au cœur de nos existences ? Les Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP) amènent une réponse concrète – économique, écologique et sociale – à cette vaste question. Car « quand on est maraîcher en AMAP, non seulement, on en vit, mais en plus, on en est fiers ! Fiers d’avoir chaque semaine des retours des personnes que l’on nourrit », assure Sodeh Hamzehlouyan. L’amapienne appelle ainsi chaque citoyen à écrire l’histoire de l’agriculture de demain, dès aujourd’hui.


Ressources

John Chester, The biggest little farm, documentaire, 2018.

Pierre Charbonnier, Abondance et liberté: Une histoire environnementale des idées politiques, La Découverte, 2020.

Josh Tickell et Rebecca Tickell, Kiss the ground : l’agriculture régénératrice, documentaire, 2020.

Geoffrey Couanon, Douce France, documentaire, sortie prévue pour février 2021.


L'équipe

Programmation : Les Filles sur le Pont.

Animation du débat, podcast, rédaction : Simon Beyrand.

Illustration : Belen Fernandez – Olelala.

Sound design : JFF.


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