Conversation avec des héros

Compilation de deux interviews de Chérif Delay. Après avoir été les jouets sexuels du réseau pédocriminel d’Outreau, vendus par leurs parents à toute une faune (55 personnes) qui défilait à la « Tour du Renard » pour les violer, Chérif, Jonathan, Dimitri et Dylan Delay respectivement (7, 5, 3 et 1 an en 1997) ont été terrorisés par les « robes noires » des avocats de la défense, Dupont-Moretti en tête - comme si c’étaient ces enfants les accusés... D'ailleurs, faute de place, ils en occupaient le banc, c'est dire ! - lors des deux procès de Saint-Omer (2004) et de Paris (2005). Leurs paroles ont été assimilées à de « faux souvenirs », si chers à « l’expert » Paul Bensussan, et si pratiques quand il s’agit de nier la parole de l’enfant. Donnant ainsi le « La » dans tout traitement futur par la Justice d' affaires de pédocriminalité depuis 2005: l’enfant ment, forcément, point barre. En 2015 3eme procès d’Outreau, à Rennes, celui de Daniel Legrand fils, un des 13 acquittés de 2005, qui comparait pour viols sur enfants alors qu'il était mineur, des faits alors encore jamais jugés. Et pour lesquels il va donc être à nouveau acquitté. Cet « Outreau 3 » vite plié, les 12 enfants victimes furent renvoyés à leurs cauchemars, à perpétuité. L'occasion de ré-entendre ce qu’en pensait à ce moment-là Chérif Delay, revenant de cet ultime procès. Enfin, ultime…Non, car la série de France 2, dont l’odieux slogan - si paradoxal - « Il n’est de pire souffrance que l’injustice » rouvre sans le vouloir la boîte de Pandore d’Outreau. Dès lors, au vu du nombre de protestations venues de partout face à cette pantalonnade, gageons qu’on s’oriente désormais vers un procès Outreau 4. "L'histoire, dit-on, est toujours celle des vainqueurs". Mais avec cette série, ils sont en train de perdre.