Un grain de poussière


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Sep 18 2020 27 mins   12
Texte de l'épisode Introduction Après la vie mouvementée de Kepler et maintenant que nous avons balayé plusieurs aspects de la connaissance humaine de l'astronomie, je te propose de faire un résumé des connaissances et des inconnues. Nous savons que la Terre tourne autour du Soleil, à la manière d’autres astres du même type, d’autres planètes, dont certaines ont des lunes, comme Jupiter par exemple. Nous avons des formules mathématiques qui permettent de savoir où se trouve toutes les planètes connues, leur vitesse et nous pouvons ainsi prévoir des phénomènes astronomiques futurs. Nous avons une vague idée qu’il existe un phénomène permettant d’attirer les planètes vers le soleil et les lunes vers les planètes et de les faire tourner comme une pierre au bout d’un ficelle… mais ce qui compose la ficelle est totalement inconnu. Concernant les dimensions, seules quelques règles de proportions ont été apportées par Kepler, il avait découvert que la distance entre les planètes s'accroît en proportion de leur distance au Soleil, mais sans donner de dimension. Quelle est donc la taille du système solaire et des astres qui le compose ? Estimée à 10.000x le rayon terrestre par Archimède, il variera de 380 à 1520 selon les scientifiques et les époques… ce qui veut dire que personne ne sait vraiment. Transit de Vénus et l’unité astronomique Si Kepler avait souligné l'événement prochain, le transit de Vénus, c’est que connaissant les proportions des orbites et surtout les vitesses de déplacement, il est possible alors de mesurer la distance qui nous sépare du Soleil en comparant les observations depuis deux points éloignés sur la Terre. Je vais te faire grâce des mathématiques et surtout de la géométrie qui explique ce calcul, mais je peux t’expliquer facilement sa base. Je suppose qu’un jour d’ennui, ou dans un film 3D, tu as déjà fait l’expérience de voir certains objets de la scène que tu regardes, alterner leur position de gauche à droite lorsque tu fermes un oeil puis l’autre. Plus l’objet est prêt, plus la différence de position sera importante. Plus l’objet est loin, plus il restera immobile lorsque tu changes d’oeil. C’est d’ailleurs le même phénomène qui fait que les poteaux du train défilent vite mais les objets à l’horizon semblent lents ou immobiles. Et plus impressionnant encore, c’est aussi ce qui fait que tu as l’impression que la Lune te suit lorsque tu voyages de nuit. Ce phénomène a un nom : c’est ce qu’on appelle la parallaxe. Maintenant que tu as ce principe physique en tête, dis-toi que c’est grâce à ça que l’on mesure les distances dans l’espace. Mais si à quelques kilomètres, les objets semblent immobiles lorsqu’on est en mouvement, comment mesurer la distance d’objets aussi lointains que le soleil ou même des étoiles ? C’est simple : plus les deux points d’observations sont éloignés, plus la mesure est précise. Les 10-12 cm qui séparent nos yeux en moyenne ne sont bien évidemment pas suffisants. Pour mesurer l’unité astronomique, il faut séparer les points d’observation de milliers de kilomètres et observer le phénomène de manière simultané. Actuellement ce n’est pas un problème particulièrement compliqué à résoudre : Tu peux au choix faire appel à un observatoire au bout du monde avec un simple email ou envoyer un second observateur avec lequel vous vous synchronisez à l’aide d’horloges précises disponibles presque gratuitement. Mais souvenons-nous à quelle époque les premières observations tentent d’être effectués : 1631. Je dis bien “tentent” car si les Kepler avait prédit avec succès le transit de Mercure en novembre 1631, il n’avait pas déterminé l’orientation de la Terre pour le transit de Vénus, en décembre de cette même année. Pas de chance : au moment du transit, il fait nuit en Europe, ce qui, je le rappelle, est la d [...]