Du grand Récit Olympique au brand management : que nous vend le sport ?


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Oct 10 2024 76 mins   19 1 0

Avec Anthony Galluzzo, Gil Bartholeyns, Thomté Ryam et Louise Carey.
Animation : Benjamin Bochegeek


En décembre 1945, dans un article de la Tribune ironiquement intitulé “The Sporting spirit” (“L’esprit sportif”), George Orwell établissait un parallèle entre l’exacerbation des nationalismes dans la première moitié du XXe siècle d’une part, et d’autre part l’essor des compétitions sportives. L’écrivain britannique pointait en son temps, dans les sociétés états-uniennes et anglaise en particulier, le choix de promouvoir et financer un sport-spectacle exacerbant l’animosité et encourageant les coups bas.


Et en effet, le sport comme vecteur de propagande fut une réalité patente du XXe siècle, des Jeux Olympiques de Berlin de 1936 à la période de la Guerre froide qui voit aussi essaimer les fictions de “guerre olympique” dans la science-fiction, comme en France avec des romans tels que Les jeux de l’esprit de Pierre Boulle (1971), La Guerre olympique de Pierre Pelot (1980) et Les Olympiades truquées de Joëlle Wintrebert (1987).


Aujourd’hui, le sport constitue plus que jamais un outil de soft power pour les Etats, en plus d’alimenter une industrie et un marché où des multinationales génèrent d’immenses profits par le sponsoring. Ainsi, le sportif ou la sportive incarne toujours plus qu’iel-même : iel se voit investi·e d’un imaginaire collectif qu’une propagande d’Etat pourra utiliser pour incarner une idéologie et des valeurs que les marques pourront reprendre à leur compte afin d’écouler leur marchandise.


Mais impliquer des spectateurs et téléspectateurs ne va pas de soi : le sport a sa propre narration, qu’il convient de souligner pour créer une dramaturgie, des émotions. Aussi, du Olympia de Leni Riefenstahl à Canal +, l’art et les moyens du cinéma ont-ils été mis au service du sport-spectacle, pour le pire comme pour le meilleur ; aujourd’hui, l’enjeu pour les chaînes semble être de maintenir l’intérêt au-delà des moments de concrétisation du sport que sont le match et la compétition en eux-mêmes : divertir ad nauseam à travers un flux continu d’images…


Cette discussion aura donc pour but de réfléchir à l’imaginaire du sport et du divertissement populaire, à travers leur médiatisation et en questionnant leur instrumentalisation. Elle mêlera le point de vue de chercheur·ses à celui d’auteur·ice·s de science-fiction : comment se fabriquent, en masse, les consommateur·ice·s du sport ? Quel rôle images et représentations prennent-elles dans ce processus ?


Table ronde dans le cadre de la 12e édition du festival Les Intergalactiques "Du Pain et des Jeux" le samedi 20 avril 2024.
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