RedU T1 Ch17 Ep14 ?


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Sep 15 2015 8 mins   1
RENTRÉE LITTÉRAIRE sur Red Universe ! Mise à jour de nos livres numériques avec les chapitres V et VI et la mini-série de l’été: « Dualité » ! Venez enrichir votre expérience de cette grande saga avec les textes réécrits pour l’occasion, des illustrations et des commentaires de l’auteur. Disponibles sur toutes plateformes ou en achat direct. ——– Télécharger l’épisode Mp3⎮⎮S’abonner Un vent glacial cinglait la peau du Lieutenant Ralato, passant au travers des espaces laissés libre malgré l’épaisse tenue. Le souffle était modéré mais le froid mordait. Un ordonnance se précipita pour l’accueillir, accompagné de deux gardes alors que l’orthoptère coupait ses turbines. Tous entrèrent dans l’allée, protégée sous bulle, qui menait à l’entrée principale du camps. Nous étions au nord du nord, à quelques kilomètres de l’extrémité de l’hémisphère. Cette base militaire avait été construite sur une ancienne mine de Talbium-3, abandonnée après quelques années d’exploitation. Vu le coût des équipements et les conditions de travail des mineurs, elle n’était pas rentable, surtout lorsqu’on comparait sa production aux tonnes récoltées, chaque heure, dans les nébuleuses de Talbot. Alors une autre utilité lui avait été imaginée : des ouvriers d’un genre différents allaient poursuivre l’exploitation du filon, et les conditions météorologiques atroces allaient en devenir un atout majeur. Un sas s’ouvrit à leur approche et une douce chaleur enveloppa le lieutenant. On le conduisait à l’officier supérieur du « Camp de reconditionnement » d’Asbjörn, à la limite du monde des Nordistes. Suite à la chute de la forteresse Castiks, certains avaient milité naïvement pour la fin des camps de détentions « sévères », d’autres en avaient plutôt tiré une leçon : mieux valait, pour ce genre d’endroit, un lieu éloigné, désertique à la limite de l’inaccessible. Les Nordistes, parties prenantes à la révolution, n’étaient pas spécialement des démocrates convaincus et ils acceptèrent, sans difficultés, de mettre cette ancienne mine à disposition de l’armée. « On ne revient pas de cet endroit vivant, Ralato. C’est le tombeau des prisonniers politiques. Tu me l’as déjà dit. Je peux comprendre que tu n’apprécies pas d’être ici, mais ce n’est pas la raison de notre venue. N’empêche, il faudra un jour fermer définitivement ces lieux d’horreur. Ici les morts ne croupissent pas, ils ne se putréfient pas, ils… gèlent pour l’éternité. » Oui, c’était d’ailleurs exactement l’idée. On pouvait accumuler un charnier de centaines de cadavres, à deux pas, sans la moindre nuisance. Rien que creuser la glace pour concevoir une fosse prenait plusieurs heures à une équipe armée de pioches chauffantes. Par ailleurs, seuls des orthoptères spécialement conçus ou des navettes spatiales ravitaillaient l’endroit. « Un enfer gelé. Le Purgatoire made in Poféus, voilà ce que c’est. Bien sûr : que les autres membres du Conseil de la révolution ferment les yeux ou que les autorités Nordistes gardent le secret absolu sur ce lieu ne compte pas ? Sois réaliste : ce genre de zone d’isolement existera toujours car elle arrange beaucoup de monde. » Stuffy, l’ancien collègue, l’aspirant Mutualiste dans la tête de Ralato était fondamentalement un utopiste. Malgré ces mois à cohabiter ensembles dans le même esprit, le lieutenant conservait toujours, lui, son pragmatisme, partisan d’une ligne dure. Le résultat était un mental hybride redoutable, étonnamment efficace : il était juste avec les amis mais sans pitié avec les ennemis. Il expliqua au colonel, responsable du camps, son désir de rencontrer un certain prisonnier. L’autre fit la moue, ce qui n’augurait rien de bon. Bien que d’un grade supérieur, l’officier n’ignorait pas la place réelle que le lieutenant occupait [...]