RedU T1 Ch17 Ep5 ?


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Jul 15 2015 8 mins   1
Red Universe, ce sont aussi des livres numériques et des thèmes musicaux originaux ! Venez découvrir le site pour enrichir votre expérience de cette grande saga. Télécharger l’épisode Mp3⎮⎮S’abonner « Mon père… enfin… Bref, ma référence paternelle était un soldat très célèbre. Une de ces gloires militaires passées qui sont invitées en remerciement, croulantes de médailles et de citations, lors de toutes les grandes réceptions. On dit qu’il connaissait personnellement Lanéon II, une amitié d’enfance. Nous habitions sur les terres offertes par le roi pour bons et loyaux services envers l’état. Une riche demeure, de vastes terrains, un titre de noblesse, une bonne rente, des domestiques, l’idéal pour qu’un enfant s’épanouisse, me direz-vous. Sauf que mon soldat de père n’était pas resté à la caserne. Il passait la plupart de son temps de retraite à tyranniser tout le personnel, régissant lieux, personnes et animaux comme pour une campagne militaire. Il était très stricte, vraiment… Une véritable étiquette, quelque chose d’étouffant, régissait la maison durant mes jeunes années. Saviez-vous que j’avais des affinités avec les arts plastiques ? Très jeune déjà, j’accumulais les pots de peintures pour, de ma propre initiative, peindre des objets dans le parc, des statues, des charrues ou un vieux tracteur abandonné. Mère me laissait faire, voyant sans doute d’un bon oeil l’éveil de son enfant. Père n’était pas du même avis. Pour lui l’art n’était que faiblesse, un milieu de parasites jouisseurs et homosexuels. Et c’était d’ailleurs un homophobe convaincu. Il disait, à qui voulait l’entendre, que l’Homme n’était pas fait pour avoir une relation avec un autre représentant du même sexe, que cela était une erreur de la nature et qu’il fallait la réprimer. Dans ses meilleurs moments, il parlait de maladie mentale à soigner. Il avait même paraphé le préambule d’un livre choc sur le sujet, écrit par un médecin psychiatre, un ami de la famille. Peut-être le connaissez-vous ? Cela s’intitulait La maladie sans germe. Oui, cela ne me dit quelque chose. Ce ne fut pas un grand succès, sauf dans certains milieux : il était jugé trop partial. Je crois qu’un de mes professeurs l’avait cité en parfait contre-exemple de choses à ne pas faire lorsque l’on se veut scientifique. » Calande prenait des notes, encore et toujours. Entre deux lignes, elle se permettait d’intervenir ou de répondre à son patient. Poféus, de son coté, n’arrivait pas à détacher son regard de ses longues jambes qui n’étaient plus couvertes qu’à mi-cuisse par la jupe légère. Embaumé de volutes du parfum de la jeune femme brune, il se sentait l’incroyable envie de serrer leur chair tannée de ses doigts noueux. Quelle douce texture avaient-elles, ces cuisses ? « Angilbe ? Mhhm ? Je… excusez-moi. Votre… jupe me rappelait des souvenirs. Cela me ravie. Et pouvez-vous m’en parler ? Oui justement, j’y viens. Un de nos palefreniers avait deux filles. Si l’une était un vrai garçon manqué, l’autre était très féminine. Et celle-ci appréciait aussi l’art ainsi que la culture. Nous avons grandit ensemble. Et comme cela devait arriver, les années passants, nous avons commencé à avoir une relation sentimentale. Un petit peu trop jeunes sans doute. C’est à dire ? J’avais treize ans, et elle, douze et demi. L’amour est un bonheur Calande, mais il peut être le poison qui tuera l’amitié. » Le contre-amiral leva les yeux vers la jeune femme, jugeant de sa réaction. Elle ne prononça pas un mot, griffonnant consciencieusement ses notes. Dans un petit soupir, il se tourna vers la cheminé au feu inlassablement crépitant. Depuis les tous débuts de leurs séances, il n’avait jamais cessé de détailler les moulures, les bas-reliefs, la texture des nervures de marbre parcourant sa façade. Il la connaissai [...]