RedU T1 Ch19 Ep15 ?


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Jun 07 2016 7 mins   1
Retrouvez les livres numériques, les musiques originales et les chapitres complets sur http://RedUniverse.fr À très bientôt donc :-) Petrovach coupa son transmetteur. Il était désormais inutile de communiquer avec qui que ce soit. L’extérieur les avait abandonnés, et si ses hommes trouvaient une échappatoire, ils sauveraient d’abord leur peau. En plaquant son dos à la paroi, il sentit la douleur se rappeler vivement à son bon souvenir : sa plaie à l’épaule était dangereusement enflée, l’intérieur cicatrisait difficilement et les pulsations ne diminuaient pas. Son ménisque criait à chaque mouvement, même s’il l’ignorait, quant à sa main gauche, le tendon apparaissait au fond de la coupure qui avait sectionné le muscle du pouce. Il mettrait du temps à pouvoir réutiliser cette main convenablement… en fait, tout son corps allait demander une longue période de rémission. Lentement, il s’autorisa quelques secondes d’abandon et se laissa glisser le long de la paroi. Son ménisque hurla encore lorsque son fessier toucha le sol, mais ce fut tout. Misha Petrovach releva sa tête pour la caler contre l’acier du mur derrière lui, le petit bruit du choc résonna quelques instants, vite absorbé par les grincements inquiétants qui montaient dans les coursives. Son frère était allongé à quelques mètres de lui, le dos au sol, l’os de la hanche suffisamment endommagé pour le paralyser durablement. Il ne bougeait pas non plus, le visage fermé, observant quelque ondulation du plafond. C’est… c’est un sacré engin que tu avais là. Cette série de transporteurs était construite en dur… À ton avis, on a combien de temps ? Je dirais une vingtaine de minutes. Peut-être moins. Et pour ton information, nos compresseurs dimensionnels sont d’anciens modèles. Une fois en court-circuit, on ne peut plus les arrêter. Hé, hé… Penses-tu ? Moi, j’ai pu mettre hors circuit un compresseur à deux doigts d’une fusion ! Ha bon ? Et comment donc ? demanda le colonel, d’une voix soudain moins agressive. En fait je ne sais pas trop. J’ai balancé trois techniciens dedans en leur disant qu’ils mourraient avec elle s’ils ne stoppaient pas le processus. J’ai été bon joueur, le survivant a été relâché sur une colonie proche. Tu es un monstre, Misha. Toujours les grands mots. Et toi, combien de types as-tu tués ? Étaient-ils tous de bons méchants, croqueurs de bébé joufflus ? J’en doute, mon frère, j’en doute… Les soldats aussi font des choses sales. J.F.Hill ne répondit pas, le spectacle d’une plaine qui s’effondrait sur elle-même et d’une ville disparaissant sous un cataclysme sans précédent, glissa fugitivement devant ses yeux. Oui, le nombre de morts qu’il avait sur la conscience n’était peut-être pas si éloigné de celui de son frère, en fin de compte. Par ailleurs, Misha n’était pas blessé comme lui : Va-t’en. Il y a largement assez de capsules de secours pour tout le monde, n’hésite pas. Pourquoi ? Ma présence te dérange tant que ça ? Tout va exploser, toi tu peux encore t’enfuir, alors fais-le. Alors qu’il prononçait ces mots, une sorte de décharge de foudre traversa le couloir à bonne distance. Misha resta pensif quelques secondes puis, sous la grimace, se redressa par palier, visiblement souffrant. Il reprit lentement son souffle, laissant ses blessures s’adapter à la station debout, puis boita jusqu’à un autre bout de la pièce. Il se déplaçait hors du champ de vision d’Igor. Celui-ci l’entendit juste fouiller quelque chose, dans les débris jonchant un des coins, près de l’entrée encombrée de la salle de commandement. Il entendait le grondement sourd, profond, du compresseur en court-circuit qui entrait en surchauffe. Un souffle au cœur, pensa-t-il, mon vieux transporteur, tu vas bientôt avoir un infarctus. Pardonne-moi, et merci pour tout ce que tu as fait. Il savait pourtant [...]