Bas les pattes !

Bas les pattes est un podcast natif de RFI qui questionne la place de la femme dans les sociétés africaines après les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc.

Dans ce dernier épisode, j’ai interrogé des femmes qui expliquent leur vision du féminisme d’hier à aujourd’hui et expriment leurs aspirations pour le féminisme de demain.

Travailler sur ce podcast m’a amenée à faire des rencontres importantes, à avoir des discussions avec des personnes, hommes et femmes, qui ont un avis sur le féminisme mais qui ne l’expriment pas ouvertement. J’en suis arrivée à cette conclusion : le féminisme n’est pas qu’une affaire des femmes.

Il n’est plus possible de faire comme si la voix des femmes n’existait pas. Il n’est plus possible de ne pas entendre les cris de liberté des femmes. Au point qu’au Sénégal, plusieurs séries télé ont fait le choix de faire résonner encore plus fort ces voix.

Bon nombre d’initiatives existent pour accompagner les femmes et filles victimes de violences sexuelles. Mais la plupart du temps, ces initiatives ne sont pas connues et les victimes et leurs familles restent désemparées face à des cas d’agressions sexuelles.

Toujours à la Maison rose pour suivre Marie-Ange et Aminata sur le chemin de la reconstruction.

Cet épisode, c’est l’histoire intime de deux femmes qui m’ont vraiment touchée et que je trouve très courageuses. L’une ayant vécu un mariage forcé, l’autre un viol. Des faits qui ont bouleversés leur vie. Mais elles n’ont pas baissé les bras.

Que faisais-tu là ? Tu avais bu ? Tu étais habillée comment ? Ce sont généralement ces questions qu’on pose aux victimes de viols. Des questions qui minimisent le rôle des agresseurs et enferment les survivantes de violences sexuelles dans le silence et la culpabilité. La peur d’être ostracisée et le sentiment de honte font que beaucoup de cas d’agressions sexuelles

Les agressions sexuelles sont parfois justifiées par les vêtements que portaient les victimes quand elles ont été violées. Une culpabilisation systématique des victimes sous prétexte qu’elles étaient vêtues de façon provocante.

En mai 2019, une série de viols suivis de meurtres a ému le Sénégal. Ces événements ont provoqué un débat public sur les violences sexuelles dans un pays fortement ancré dans la religion et les traditions. Pour moi, Kpénahi Traoré, ce simple fait de pouvoir enfin parler de ces violences subies par les femmes était déjà une avancée, aussi petite soit-elle.