C’est une question d'exercices, pas de réflexions stériles


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Jan 20 2024 1 mins   3

Il est intéressant de penser que Caton, l'un des plus célèbres stoïciens, n'a jamais rien écrit. Pourtant, il était considéré comme un philosophe, un grand philosophe en fait. On pourrait dire qu'il était grand parce qu'il ne passait pas son temps à réfléchir à des questions futiles ou à mémoriser des citations, mais qu'il canalisait toute son énergie dans la pratique de la philosophie. La vivre. La pratiquer. L'exercer. Ce que les stoïciens ont offert à Caton, ce ne sont pas de vaines théories, mais une manière d'être, une vie simple et prête à l'emploi. Le stoïcisme avait donné à Caton des exercices qui pouvaient être mis en œuvre dès le jour où ils étaient appris. Il a appris à subsister avec la nourriture d'un pauvre ou sans nourriture du tout, à marcher pieds nus et tête nue sous la pluie et dans la chaleur. Il a appris à endurer la maladie en silence, à parler franchement et à se taire, à méditer sur le désastre et à souffrir de la perte imaginaire de tout, encore et encore. Il a appris à oublier les coups reçus lors d'une bagarre et à être indifférent au fait que la personne s'en excuse ou non. Il a appris à supporter les rires et les injures, à s'endurcir en les recherchant, à "n'avoir honte que de ce qui était vraiment honteux". C'est aussi à cela que Marc Aurèle faisait référence lorsqu'il disait : "Ne perdez plus de temps à discuter de ce qu'est un homme bon. Soyez-en un." La philosophie dont nous parlons ici n'est pas conçue pour stimuler les conversations ou les réflexions. Elle est conçue pour faire. En ce moment même.