Apr 10 2024 32 mins 1
Une famille pauvre, un père algérien "discrètement caractériel", une mère polonaise ne parlant pas le français : on ne peut pas dire qu'Ali, troisième de la fratrie, ait grandi dans une famille ordinaire. Son père lui a dit souvent qu'un jour, il lui raconterait son existence, digne un roman. Mais Abdelkader Magoudi s'est éteint en emportant ses secrets. Alors son fils a mené une enquête de longue haleine dans trois pays, il a fouillé les archives à s'en user les yeux, et il relate, dans un livre formidable, Un sujet français (Albin Michel, 2011), le parcours singulier de ce père à qui il doit, entre autres, de savoir réparer un moteur de 4CV.
De sa mère, il reste l'amour qu'elle lui a dispensé à profusion - notamment en le nourrissant à la petite cuillère pendant les années d'enfance où il a été anorexique. Une telle dose d'amour qu'il ne peut, dit-il, que le distribuer autour de lui - à son fils, en particulier.
La famille Magoudi en 1948. Ali est sur les genoux de sa mère.
Eugenia Galas, la mère d'Ali Magoudi (à droite) avec sa soeur
Abdelkader Magoudi et ses trois enfants : Kaïra, Ahmet et Ali
La famille en vacances