je suis allée découvrir et contempler les œuvres d’Escher, cet artiste graphique hollandais connu pour ses surprenantes illusions d’optique. Ses lithographies, gravures sur bois, gravures et dessins sont tout à fait fascinants de technicité, de méticulosité, de surréalisme, de profondeur, de beauté si on y est sensibles. Alors qu’elles sont d’une incroyable complexité graphique, ces œuvres génèrent un sentiment d’harmonie intérieure très fort, et je pense que c’est là le génie de cet homme, grand amoureux de la nature, passionné par les formes et les mesures. Le mouvement qu’il ne cesse de mettre en lumière dans ses créations, sur des sujets qui évoluent puis reviennent à leur point de départ, comme dans Métamorphose, nous embarque dans un cercle aux vertus tout simplement épuratives ! Contemplez, vous verrez ! A première vue vous vous arrêtez devant une lithographie étrangement complexe, et vous êtes captivés, embarqués, transportés, hypnotisés par les perspectives insolites, par le mouvement et la profondeur, puis au fil de l’observation et de la contemplation, vous vous retrouvez peu à peu recentrés en vous-mêmes, comme si l’œuvre avait le pouvoir de vous aider à habiter votre fore intérieur de façon plus tangible et plus sereine. Escher est connu pour ses estampes qui représentent des dallages en mosaïque où animaux et humains s’entremêlent et se métamorphosent pour animer la surface de l’œuvre. Il est connu pour avoir mêlé art et concepts Mathématiques dans des figures géométriques répétitives, pour ses architectures et ses objets impossibles. Ses œuvres défient la perception humaine. Il faudrait ajouter à mon sens le pouvoir apaisant de ces formes et figures qui évoluent en boucle. En boucle, c’est-à-dire en cercle, donc de façon infinie : Escher était fasciné par les sphères, les répétitions infinies, la symétrie, l’ordre, l’esthétique, par la pureté et l’élégance visuelle des modèles Mathématiques. L’œil est capté par ses spirales, ses ondulations d’une précision millimétrique, et par l’œil c’est tout un voyage intérieur qui se déclenche ! Ce voyage, ce déplacement intérieur, ce retour à l’harmonie intérieure, c’est l’analogue du processus thérapeutique : la créativité, la nôtre ou celle d’un autre, artiste simple ou artiste génial à contempler, déclenche un mouvement intérieur qui nous emmène du compliqué au simple, du brouillon à la clarté, du limité à l’infini, pas à pas, pas d’un jour à l’autre mais au fil des expériences sensibles, et ce voyage est libératoire ! Même si nous n’avons pas tous le génie d’Escher, par la contemplation et par la créativité, chouchoutons ce qui nous est cher !