Récemment en goguette au Pays Basque, on a longé la côte d’Hendaye à Bayonneet vice versa, se posant au gré des pérégrinations sur le sable, grisés par l’Océan,dans un troqué devant un bon rooibos fumant ou sur les bancs publics d’une placede village entre 2 maisons à colombages cœur de bœuf. Au Pays basque, tout estbeau, tout est bon, la nature, l’architecture, la gastronomie. Une vraie cure debonheur ! Ce qui m’emporte et me transporte, ce sont les couchers de soleil surl’Atlantique, d’une beauté à couper le souffle. Cette lumière fascinante qui irradiel’horizon et s’infiltre en dégradés magiques dans l’immensité de la mer et jusqu’à lamousse des vagues qui lèche vos bottes, me plonge dans un état d’extase purementparadisiaque. Un soir, en famille, après un long temps de silence contemplatifbouches ouvertes face à l’horizon orangé, pifs dans le grand vent au pied de la mer,on a entamé une partie de chat, une partie de loup, une partie d’attrape-moi avec lamarée montante. Rien de plus hilarant que de rivaliser avec la puissance de l’Océanqui monte, et qui fracasse à vos pieds des vagues qui s’approchent, quis’approchent, à une hauteur imprévisible. Bien calés dans nos godasses, il faisaitfroid, on n’avait aucune envie de se laisser submerger par une vague jusqu’auxchevilles. Le suspens à chaque flux nous chatouillait le bide. A l’arrivée de la vague,on fuyait l’immersion en riant comme des gosses, pliés d’hilarité, s’emmêlant lesguiboles dans le sable, ventres à terre, ou plutôt ventres à sable, stoppés net dansnos élans dans des gadins fameux. Qu’est-ce que c’est bon de rire comme desenfants ! Essayez entre deux réunions de jouer dans les couloirs de vos bureaux àchat perché ou loup glacé, vous rirez comme des gamins de récré, c’est imparable,et c’est clairement libératoire ! Dans les éclats de rire, on fait sauter les nœuds et lestensions, on libère les crispations nerveuses et psychiques, on donne au corps unélan qui le déplie, le déploie, le délasse. C’est un reset d’une fabuleuse efficacité. Leprincipe de courir derrière quelqu’un pour l’attraper ou de s’échapper comme undératé pour ne pas être touché, déclenche à tous les coups une hilarité liée aususpens, à l’appréhension du contact par celui qui nous poursuit, au plaisir libératoirede courir en tous sens comme des zinzins qui ont perdu le contrôle et qui lâchent lavapeur retenue…Ce jeu enfantin régule les émotions, apaise les colères, nousrappelle la valeur de l’attachement et du lien affectif. Un jeu de rien qui apportebeaucoup ! Nous voilà au cœur du mine de rien art-thérapeutique : des moyensoubliés à remonter de l’enfance, sans limite d’âge ou presque ! Oui nous avons 30,40, 60 ans, mais tant que nous avons un cœur et des guiboles, nous sommes desenfants, à lâcher dans les prés, sur les plages, libres comme le vent, ivres d’iode etde lumière, rincés de mer et de rires !