Le sulfureux patron de Tesla et de SpaceX est l'une des pièces maitresses du retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le milliardaire a été désigné par le futur président américain pour prendre la tête d’une commission devant sabrer dans les dépenses de l’Etat fédéral. Présence d'Elon Musk dans l'équipe de Trump qui a toute son importance dans la relation entre les Etats-Unis et la Chine. Décryptage.
C’est peut-être lui l'autre vainqueur de l’élection présidentielle américaine: Elon Musk. Le patron de Tesla et de SpaceX l’a bien compris, pour faire des affaires, il faut être proche du pouvoir, et parfois jouer les intermédiaires. C’est le cas notamment avec la Chine. Sauf que Donald Trump entend mener une guerre commerciale en imposant à hauteur de 60% tout produit chinois importé. Le futur président américain a déjà prévu de nommer plusieurs profils hostiles à la Chine dans son administration. Mais Elon Musk, lui, a une autre vision sur le sujet, à l’opposé de ses futurs collègues. Il ne le cache pas, il considère la Chine comme un partenaire et non un concurrent, puisque le patron de Tesla a beaucoup à perdre dans la tournure que pourraient prendre les projets de l'administration Trump.
Tesla implanté à Shanghai
Comme tout bon chef d’entreprise, Elon Musk est pragmatique. Un pragmatisme qui se comprend et s’illustre par ses différentes stratégies, comme celle de la présence de Tesla en Chine. Le groupe y a construit une gigantesque usine à Shanghai. La moitié de ses voitures électriques vendues dans le monde y sont fabriquées. Le site a permis à l'entreprise de faire 54 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur ces trois dernières années. Et puis Elon Musk le sait, le marché chinois est un vivier pour ses voitures électriques, même si la concurrence nationale y est de plus en plus forte. Le groupe serait donc en difficulté si, d'aventure, les autorités chinoises répondaient aux mesures économiques américaines par un boycott.
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Relation « gagnant-gagnant »
Pourtant Pékin profite aussi de la présence de Tesla sur son sol, c'est pour cela qu'Elon Musk est un maillon essentiel à cette relation Chine - États-Unis. Si la Chine est cruciale pour Tesla, la réciproque est vraie. L'usine de Shanghai rapporte des centaines de millions de dollars en impôts chaque année à Pékin, ce qui n'est pas négligeable alors que la croissance chinoise ralentit. Sa présence stimule le marché intérieur, tant par la demande que l'offre, qu'il s'agisse de sous-traitants ou pour les concurrents comme BYD ou MG Motor.
Et puis pour Pékin, la présence de Tesla, c'est le symbole de son ouverture aux investissements étrangers. L'usine de Shanghai peut donc être présentée comme un élément phare de la politique économique du président chinois.
Elon Musk va donc surement devoir ménager la chèvre et le chou avec Donald Trump qui est aussi un chef d'entreprise. Le futur président américain pourrait donc être sensible aux arguments du patron de Tesla. Et puis pour Pékin, après des années de relations au plus bas avec Washington, la perspective d'avoir un allié comme Elon Musk capable d’avoir une influence à la Maison Blanche est plutôt de bon augure.
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