Joe Biden en Angola, symbole d'un nouveau partenariat Afrique - Etats-Unis


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Dec 02 2024 3 mins   33

Joe Biden a atterri ce lundi 2 décembre en Angola. Le président américain avait promis un déplacement sur le continent africain pendant son mandat, il aura attendu la toute dernière minute pour le faire. Pour son seul voyage officiel en Afrique, Joe Biden a n’a pas choisi l’Angola par hasard tant les enjeux sont nombreux. Décryptage.

C’est donc l’Angola qu’a choisi Joe Biden pour son seul et unique voyage officiel en Afrique. Les Etats-Unis y financent un projet important de plusieurs milliards de dollars, à savoir la remise en service du corridor ferroviaire de Lobito. Cette ligne de chemin de fer permet de relier la République Démocratique du Congo, la Zambie et donc l'Angola.

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Le pays est le quatrième partenaire commercial des Américains en Afrique subsaharienne avec des échanges commerciaux qui ont représenté 1,77 milliards de dollars l'année dernière. La Maison Blanche assume d'ailleurs ce choix de la visite de Joe Biden dans ce pays et pas dans un autre. L'Angola pèse lourd dans la région. Cela s'explique par sa situation géographique, ouvert sur l'Atlantique, voisin avec la RDC et ses réserves de minerais critiques comme le cobalt ou le cuivre. Y investir c'est également une manière d'apporter de la sécurité grâce au développement économique.

Regarder vers l’ouest

L’Angola c’est aussi le deuxième exportateur de pétrole brut du continent. C'est également un État africain qui reste ouvert à des accords commerciaux avec les capitales occidentales, contrairement à d'autres pays qui préfèrent se tourner vers de nouveaux alliés. L’exploitation et la réhabilitation de cette ligne ferroviaire a ainsi de multiples objectifs. Déjà, pour l’Angola, il y a un enjeu de concurrence au sein-même du continent. Aujourd'hui, les minéraux qui sont extraits de ces mines prennent souvent la direction de l'Afrique du Sud ou de la Tanzanie pour être exportées par exemple via les ports de Durban ou de Dar es Salaam. L'idée est donc d'ouvrir une nouvelle route vers l'ouest grâce au port de Lobito.

Proposer une alternative à la Chine

Mais si l'on dézoome, ce que l'on constate, c'est la présence de la Chine sur le continent. Pékin a investi des milliards de dollars en infrastructures ces dernières décennies dans le cadre de son projet des nouvelles routes de la soie. En septembre, lors du forum sur la coopération sino-africaine, le président chinois Xi Jinping a même promis une aide financière de 50 milliards de dollars sur trois ans aux pays du continent. L'idée pour les Etats-Unis est donc là: apporter une alternative à cette présence chinoise sur le sol africain, avec cette ambition pour l'Angola. Diversifier son activité et qu'il ne soit plus uniquement dépendant de l'exportation de pétrole.

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Au-delà, Washington veut que ces investissements profitent à toute la région. Cette ligne ferroviaire de plusieurs centaines de kilomètres entre Lobito en Angola et la RDC et la Zambie réduit les coûts de transport et les délais de livraison, ce qui favorise l'économie et d'autres investissements. Les Etats-Unis ont beaucoup à y gagner en termes de contrats, qu'il s'agisse du secteur des télécommunications, du génie civil, de l'agroalimentaire ou encore des énergies vertes.

Pourtant une interrogation prédomine: quelle sera la politique africaine de Donald Trump? Le futur président américain a toujours été assez indifférent vis à vis de l'Afrique mais sa volonté de mener une guerre commerciale à Pékin pourrait changer sa vision des choses !