C’est l'événement de cette fin d'année en France, la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, cinq ans après le terrible incendie qui l'a défigurée. Les cérémonies commencent le samedi 7 décembre et vont durer tout le week-end. Une reconstruction permise par des financements colossaux. Décryptage.
En direct à la télévision, la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris s'effondre et les flammes étouffent le monument. Cette soirée du 15 avril 2019 a marqué les esprits partout dans le monde. Vague d'émotion planétaire, en premier lieu en France. Sur le parvis du monument, Emmanuel Macron promet une reconstruction en cinq ans. Le calendrier est fixé, ne manque que les financements.
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Il n’a pas fallu attendre longtemps puisque dès le lendemain de l'incendie, des centaines de millions d'euros ont afflué du monde entier pour reconstruire Notre-Dame. Cinq ans plus tard, ce sont 846 millions d'euros qui ont été collectés par quatre organismes sélectionnés par l'État. Montants divers et variés offerts par 340 000 donateurs issus de 150 pays.
Des dons par milliers
Les gros donateurs sont des noms bien connus. Parmi eux, les grandes fortunes de France. 200 millions d'euros pour Bernard Arnault, le patron de LVMH. Même somme pour la famille Bettencourt, propriétaire de L'Oréal. Viennent ensuite le PDG du groupe de luxe Kering, François Pinault, et le géant pétrolier Total qui versent chacun 100 millions d'euros. D'autres grandes entreprises sortent aussi le chéquier, tout comme les collectivités locales et territoriales, qu'il s'agisse de Conseils régionaux ou de la mairie de Paris. Et puis cela peut paraître surprenant mais les Américains ont aussi participé au financement du chantier. Avec 62 millions d'euros au total, les particuliers américains qui sont les plus gros donateurs après les Français.
Pourtant, cette générosité a très vite été critiquée. L'abondance de dons qui suscite une certaine réserve puisque la France sort à peine de la crise des « gilets jaunes », mouvement social dénonçant les bas salaires et la vie chère. Et puis cette générosité est d'autant plus critiquée qu'il existe une réduction d'impôts de 60% au titre de la niche fiscale pour le mécénat. Les grandes fortunes se voient très vite accusées de profiter de l'incendie pour faire des dons et donc payer moins d'impôts en France. Face à ce tollé, certains contributeurs ont donc décidé de renoncer à cette déduction fiscale avantageuse.
L’économie parisienne à la fête
Si ce 846 millions d'euros qui ont été récoltés, toute cette enveloppe n'a pas été utilisée. Seulement 700 millions ont été nécessaires à la reconstruction de Notre-Dame. Après ces cinq années de travaux, il reste encore donc 150 millions d'euros de disponibles. Cette somme va être utilisée pour d'autres opérations notamment pour la restauration des extérieurs de la cathédrale.
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Mais au-delà de ces sommes colossales, il faut dire que l'enjeu est important. Avant son incendie en 2019, Notre-Dame était le deuxième site le plus visité en France avec 13 millions de visiteurs par an, juste après Disneyland. Sa réouverture sonne ainsi comme une aubaine pour le tourisme tricolore et parisien. Si l'entrée du monument est certes gratuite, c'est tout un environnement économique qui va reprendre vie. Qu'il s'agisse des cierges vendus dans la cathédrale, les offrandes, visites guidées, boutiques souvenirs, les cafés et les restaurants, les retombées économiques se compte en dizaines de millions d'euros.