À la Une: un an de pouvoir à la tête de la RDC pour Félix Tshisekedi…


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Dec 12 2024 4 mins   2

À quelques jours du premier anniversaire de son second mandat, le président congolais a prononcé hier soir devant les deux chambres réunies en Congrès le traditionnel discours annuel sur l’état de la nation. L’occasion pour lui de faire le bilan de son action à la tête de l’État et de préciser ses intentions quant à une possible réforme institutionnelle. Un sujet brûlant…

« Dans une proposition susceptible d’attiser les débats, relate le site congolais Actualités CD, Félix Tshisekedi a affirmé qu’il “était peut-être temps d’engager une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle, afin d’éliminer les failles qui ralentissent le fonctionnement de notre appareil étatique“. Il a toutefois précisé que cette initiative visait exclusivement à lancer un dialogue sincère entre les citoyens congolais pour construire un cadre institutionnel mieux adapté aux réalités du pays. (…) Cet appel du président intervient dans un contexte marqué par un débat houleux sur la révision ou le changement de la Constitution congolaise, relève Actualités CD. Si l’initiative est perçue par ses partisans comme une nécessité pour moderniser l’appareil d’État, l’opposition y voit une manœuvre visant à prolonger le mandat présidentiel au-delà des limites actuelles. »

En clair, lui permettre de briguer un troisième mandat…

Divisions ?

Résultat, pointe le site congolais Beto : « l’Union Sacrée de la Nation, coalition politique menée par le Président Félix Tshisekedi, pourrait connaître des turbulences majeures dans les prochains mois. (…) Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe et Modeste Bahati, candidats potentiels à la succession, hésitent à s’aligner totalement sur le chef de l’État. En face, seuls l’UDPS et Sama Lukonde soutiennent sans réserve le Président. Une division qui pourrait redéfinir le paysage politique congolais. »

Contagion ?

En tout cas, cette manie de vouloir tripatouiller la constitution est habituelle en Afrique… C’est du moins ce qu’estime WakatSéra au Burkina : « pourquoi, hélas, un troisième mandat, à l’africaine ? Là est tout l’enjeu de la problématique. L’explication va dans plusieurs sens, pointe le site ouagalais : appât du gain, soif inassouvie d’honneur et de puissance, narcissisme inqualifiable, mais dangereux… C’est dans cette obstination que le guinéen Alpha Condé a été poussé jusqu’au bout de l’opprobre, chassé du pouvoir par un coup d’Etat. Rattrapé par l’heure de vérité, le Sénégalais Macky Sall l’a échappé belle, après avoir cherché, sans succès, à faire tourner son peuple en bourrique. »

Et WakatSéra de conclure : « la liste n’est pas exhaustive. »

Progression ?

Reste que Félix Tshisekedi, dans son discours, ne s’est pas attardé sur cette question… C’est ce que relève Jeune Afrique pour qui le président congolais « est apparu étonnement modéré » sur cette possible révision de la constitution. « On était loin du ton quasi martial adopté en octobre à Kisangani, puis à Lubumbashi, Kipushi, Kalemie ou encore Isiro, quand le président avait vertement critiqué une Constitution, avait-il dit, “rédigée à l’étranger par des étrangers“ ou encore qui obligerait, dans son article 217, les Congolais à abandonner une part de leur souveraineté à des États voisins. »

En fait, pointe le site panafricain, « dans son discours qui aura duré près de deux heures, Félix Tshisekedi a préféré s’attarder sur des questions économiques et sociales, dressant un bilan positif des premières années de sa présidence. Baisse du prix des produits pétroliers et des produits de base, gratuité des soins de maternité pour 1,3 million de personnes, relance de la mine de zinc de Kipushi… Il a salué des “progrès notables“ et des “avancées concrètes“. »

Circonspection ?

Le Nouvel Observateur à Kinshasa n’est guère convaincu… « À analyser les propos du président de la République, on serait tenté de croire que ceux qui ont rédigé ce discours ne connaissent pas les réalités du pays. Comment peut-on parler des réserves en banque dès lors que beaucoup d’agents de l’Etat notamment les enseignants ne sont pas payés, certains depuis 10 ans d’autres plus ? Comment l’entourage du chef de l’Etat peut-il faire croire que le cadre macroéconomique est stabilisé alors que le roi dollar ne fait que grimper, avoisinant 3.000 FC pour 1 dollar ? (…) En définitive, peste encore le bi-hebdomadaire congolais, c’étaient les mêmes redites que le peuple congolais a suivies hier. Il n’y a rien eu de neuf sous le soleil. C’est du déjà entendu et rien n’assure que demain sera meilleur qu’hier. »