À la Une: l’allocution d’Emmanuel Macron après la chute du gouvernement Barnier


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Dec 06 2024 3 mins   33

Les journaux français font pour beaucoup leur Une sur le président. « Dans la tourmente, Macron cherche une issue », nous dit le Figaro. « Il fustige un front anti-républicain et cherche un successeur à Barnier ». Libération de son côté parle de « flagrant déni », estimant que « le président de la République a tenté de rassurer les Français, tout en rejetant la responsabilité de la crise sur les élus et les électeurs ». « Mais comment rassurer, comment incarner la stabilité quand on a soi-même mis le bazar ? » interroge le quotidien français. « Hier soir plus que devant les Français, Emmanuel Macron était en réalité face à lui-même. Face au miroir de son échec », estime Libération. « Le roi est nu », titre de son côté l’Humanité, qui a trouvé Emmanuel Macron « plus arrogant et isolé que jamais ». Enfin, Aujourd’hui en France est allé à la rencontre de Français plutôt inquiets. Une infirmière se dit « déçue par les politiques », « Barnier ou un autre, ils ne peuvent pas faire grand-chose. Le fautif c’est Macron », ajoute un marchand de journaux marseillais, alors qu’un agriculteur s'agace « des gamineries des politiques ».

Nommer un Premier ministre très vite 

La crise politique en France, que la presse européenne suit de près. Ainsi le Guardian. Le quotidien britannique remarque tout d’abord que « le président français a exclu de démissionner » et il ajoute que « l’Élysée souhaite limiter toute impression de chaos politique, alors que Macron se prépare à accueillir demain les dirigeants du monde, dont Donald Trump, pour la réouverture de la Cathédrale Notre-Dame à Paris ». Le Times, de son côté, note que « Macron impute la crise aux extrémistes qui cherchent à provoquer le désordre et rejette les appels à la démission ». « Le président », précise de son côté, le Soir,  « a refusé d’assumer l’irresponsabilité des autres qui ont fait tomber le gouvernement à quelques jours des fêtes de Noël ». Le quotidien belge, estime que « Macron doit nommer un Premier ministre vite, très vite », mais se demande toutefois « si la France est devenue ingouvernable », « alors que l’Assemblée nationale est divisée en trois blocs de taille comparable et qu’aucun ne peut réellement prendre le dessus sur l’autre ».  Enfin en Suisse, le Temps publie une photo de Marine Le Pen riant aux éclats sur les bancs de l’Assemblée nationale. Le Temps juge « que la patronne du Rassemblement National, peut désormais se présenter en « avocate des insatisfaits », seule opposante qui compte, intransigeante, mais plus raisonnable que les autres… »

Le CAC 40 en difficulté

La crise politique en France, qui pourrait se doubler d’une crise financière… C’est ainsi qu’El Païs remarque que « la France a un sérieux problème avec ses comptes publics : une montagne de dettes qui dépasse largement tout ce que son économie produit en un an ». Le quotidien espagnol a interrogé André Sapir, ancien conseiller économique de la Commission Européenne, qui s’exprime ainsi : « Je n’aime pas parler de crise budgétaire, parce qu’elle est d’abord politique. Mais si ça continue, la crise pourrait être une crise budgétaire ou une crise de la dette ». « Sur les marchés financiers » remarque le Soir, à Bruxelles, « la censure du gouvernement français n’a pas provoqué les turbulences annoncées. Mais la France paie depuis 6 mois, la décision du président Macron de dissoudre l’Assemblée nationale ». « Le CAC 40 sous-performe depuis six mois », assure un analyste. « De fait », ajoute-t-il, « l’indice de la bourse de Paris a perdu 6% sur cette période ». La comparaison avec la Grèce, du début des années deux mille est tentante. « Mais le sentiment qui domine », assure le professeur d’économie Eric Dor, est que « la France, deuxième économie de la zone euro, est « too big to fail », contrairement à la Grèce ». Autrement dit, « trop importante pour échouer ».