Feb 28 2025 2 mins 8
Les croyants musulmans entrent, ce week-end du 1er-2 mars, dans le mois de ramadan. En Centrafrique, pays majoritairement chrétien, les fidèles du quartier du PK5, majoritairement musulman, à Bangui, ont passé les derniers jours à boucler leurs préparatifs. Les familles se sont approvisionnées et préparées moralement pour affronter ce mois de jeûne.
De notre correspondant à Bangui,
Sous la véranda de sa maison dans le quartier du PK5 à Bangui, Nafissatou est entourée de ses filles en pleine causerie, toutes vêtues de hijabs. En prévision de ce mois sacré, la jeune dame a commandé les aliments de base comme le riz, les dattes, le couscous, l'huile ou encore le sucre.
« Pendant le ramadan, au petit-déjeuner ou au moment de rompre le jeûne, nous consommons des dattes, puis mangeons la bouillie chaude ou le thé. Pendant le ramadan, nos courses sont limitées. C'est pour cette raison que je fais la réserve de tous les produits nécessaires. C'est important de ne pas faire trop de travaux ménagers ou de courses pour éviter la fatigue », explique-t-elle.
En face de sa maison, un atelier de couture où l'accueil est chaleureux. Trois machines à coudre sont posées sur deux grandes tables. Derrière l'une d'entre elles, Moustapha confectionne des tenues de cérémonie : « J'ai reçu de nombreuses commandes et tout doit être prêt avant la fin du ramadan. Ici, on ne confectionne que des habits des musulmans. On doit être efficaces pour respecter les délais. Si tout se passe bien, nous allons remercier Dieu. »
À quelques rues de là, chez elle, Kadjidja gomme avec attention son visage. Prendre soin d'elle, c'est, dit-elle, une façon de se préparer à entrer dans ce mois de spiritualité : « J'ai déjà acheté de nouvelles nattes, chapelets et livres de prière. Notre quotidien sera partagé entre la maison et la mosquée. Nous allons prier pour le pays et pour nos frères qui sont à l'hôpital ou en prison. Comme vous voyez, je me fais belle pour avoir un esprit léger, sans pression, pour commencer un bon mois de ramadan. »
Ramadan, mois de solidarité, de grâce, mais aussi de grandes dépenses. Pour contrôler certains commerçants qui augmentent volontairement les prix, les autorités du troisième arrondissement ont pris des mesures. Amadou Roufaï est conseiller municipal : « Que les commerçants soient raisonnables au niveau des prix. Nous vivons des moments difficiles avec la crise économique qui n'en finit pas. Il faut faciliter ce mois de ramadan à ces croyants pour demander à Dieu que notre pays puisse se développer. »
Ici, au PK5, beaucoup de chrétiens et animistes souhaitent un bon mois de ramadan aux fidèles musulmans comme signe de cohabitation pacifique.
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