Le premier ministre, François Bayrou, dénonce une « mécanique du scandale » à propos des révélations successives de Mediapart sur l’affaire de Bétharram, ce collège-lycée catholique proche de la ville de Pau, dont il est maire, où pendant des décennies, les violences physiques et sexuelles ont été érigées en système.
François Bayrou dit avoir tout ignoré. En réalité, depuis le milieu des années 1990 au moins, il ne pouvait pas ne pas savoir ce qui se passait dans cet établissement où il a scolarisé certains de ses enfants et où son épouse enseignait le catéchisme.
François Bayrou savait et il a menti, y compris devant les député·es. N’est-ce pas à une mécanique du silence qu’il a contribué ?
Mardi 25 février, « À l’air libre », l’émission de Mediapart, revient sur cette affaire, sans doute la plus grande histoire de violences connue à ce jour dans l’éducation en France, qui dépasse la seule personne du premier ministre.
Car Bétharram, c’est surtout le récit d’un océan de violences pendant des décennies. De vies brisées. Le symbole d’une société qui a longtemps méprisé la voix des enfants. Et un cas typique de blanc-seing accordé par les autorités à une institution catholique privée, qui n’a jamais été contrôlée malgré les alertes, et où le pire était quotidien.
Avec :
- Antton Rouget, journaliste au pôle enquête de Mediapart ;
- David Perrotin, journaliste au pôle enquête de Mediapart ;
- Némès Ehongo-Grasset, élève de Bétharram entre 1986 et 1992.