Le groupe Yalla Miku réécrit les codes de la musique contemporaine avec un panache inouï. Nés dans l'effervescence créative de Genève, loin des clichés de cité bancaire et haut lieu du luxe, ces artistes nous entraînent dans une aventure sonores hors du commun, où les mondes, les époques, et les genres musicaux fusionnent.
Fondé sous l'égide du label suisse Bongo Joe Records, Ce groupe est l'aboutissement de la collaboration entre le duo Cyril Cyril, dont l'un des membres est Cyril Yeterian, fondateur du label, avec le duo helvète Hypercult, et trois talentueux musiciens originaires d'Afrique du Nord et de la Corne de l'Afrique débarqués à Genève suite à un exil : Anouar Baouna, virtuose marocain du guembri, Samuel Ades, maestro érythréen du krar, et Ali Boushaki, expert algérien de la darbouka. Ensemble, ils forment Yalla Mikku, un combo transfrontalier qui incarne l'essence même du Genève underground : un lieu où la diversité culturelle et la créativité foisonnent loin des clichés de la finance et du luxe, un Genève alternatif animé par ses squats artistiques, ses espaces autogérés et une mosaïque de restaurants portugais, érythréens ou libanais.
Le nom Yalla Miku, écho à l'enthousiasme ("Yalla" en arabe) et au caractère avant-gardiste (Miku, référence à l'hologramme japonais), encapsule parfaitement l'esprit du groupe : une fusion audacieuse entre les rythmes hypnotiques gnawa, la mélodie pentatonique du krar, le krautrock allemand et des vibrations électroniques psychédéliques. Une alchimie qui défie les frontières musicales et culturelles. Lors du festival Trans Musicales de Rennes, j'ai eu le privilège de plonger dans l'intimité de cet ensemble lors d'un échange avec Cyril Yeterian, célébrant le dixième anniversaire de Bongo Joe records par la même occasion. À travers ce moment, nous explorons les coulisses de la création de leur premier album éponyme, reflet d'un Genève métissé et alternatif et d'un groupe au destin singulier prêt à renouveler le paysage musical de la sono-mondiale.