La miséricorde est la forme suprême de la responsabilité. Demander pardon de ses fautes contre quelqu’un, ou lui pardonner, c’est se reconnaître lié avec lui d’un lien plus fort que le mal lui-même. Mais dès lors, de qui suis-je responsable ? Un certain discours libéral voudra que je ne sois responsable que de ceux avec qui j’ai librement signé un contrat d’association. Les autres, je n’ai envers eux que l’obligation de les déranger le moins possible. La logique identitaire prétend que je n’ai à répondre que de ceux qui partagent mon identité. Les migrants morts en Méditerranée ne regarderaient alors en rien les Français de souche. Pourtant, le Christ, lui, est mort pour tous. Il répond devant Dieu de chacun et par nos péchés, tous nous l’avons tué. Ce jeudi tentera de montrer philosophiquement et théologiquement que chaque personne est responsable de tous.
P. Matthieu Villemot
Professeur à la Faculté Notre-Dame de Paris
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