le bijou comme un bisou #55 les légendes du rubis


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Jun 28 2020 17 mins   6
Il était une fois les légendes du rubis La couleur rouge du rubis a toujours fascinée. Depuis l’antiquité on l’amalgame à la symbolique du feu et du sang. On pense que le rubis est arrivé en Europe par les grecs et les étrusques vers 500 avant J.C. Et déjà les grecs croyaient qu’un sceau de rubis gravé pouvait faire fondre la cire juste par contact. Les Romains de l’antiquité appelaient Carbuncolorum toutes les pierres rouges écarlates brillantes : ce qui veut dire « petit charbon ardent ». A l’époque on ne savait pas faire vraiment la différence entre le rubis, le spinelle rouge (qu’on appelle aussi rubis balais), la tourmaline (rubis de Sibérie), le grenat pyrope, le grenat almandin, le grenat hyacinthe ou la fluorite rouge ou encore la topaze rose orangé. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle quand on saura la distinguer qu’on appellera cette gemme « rubis » en référence au latin « Ruber » qui signifie « rouge ». Auparavant seule la brillance de la gemme incitait à déterminer une différence de valeurs et la dureté du rubis décourageait l’utilisation en intaille ou en camée car la gemme se révélait trop dure sans que l’on sache vraiment pourquoi. Au Moyen Age le nom évolue encore on les appelle « carboncle », « charboncle » ou encore « escarboucles ». Les gemmes rouges sont chargées de multiples pouvoirs, on pense que les dragons et les chimères les portent sur le front pour trouver leur chemin, que si les gemmes sont entachées ou changent de couleur c’est signe de l’arrivée d’un malheur. Bref les gemmes rouges protègent. Elles deviennent très précieuses car le feu et le sang sont symboles de courage et d’ardeur et ce sont justement les qualités que l’on demande aux chevaliers. Alors les chevaliers les portent sur leurs heaumes pour se protéger des blessures et des maladies. Aussi rapidement le rubis devient-il un apanage royal. Malheureusement comme on ne sait pas distinguer le rubis du spinelle, certaines gemmes royales considérées comme rubis sont aujourd’hui acertainées comme des spinelles. Par exemple le « rubis du prince noir » qui est au centre de la couronne britannique est un spinelle. Son histoire remonte à 1362 quand Pierre 1er de Castille la prend comme souvenir après avoir tué Abu Saïd un prince maure. Puis Pierre 1er est chassé de son trône et demande l’aide d’Edouard de Woodstock. Celui-ci est en fait Édouard Plantagenêt, Prince d’Aquitaine, Prince de Galles, Duc de Cornouailles et Comte de Chester. C’est le fils d’Edouard III à l’époque où le royaume britannique détient une grande partie de la France (notamment Bordeaux et la Gascogne). Et on le surnomme le prince Noir soit en référence à la couleur de son armure soit, dit-on, à celle de son âme. Comme Pierre 1er ne peut dédommager Edouard, il lui offre la flamboyante gemme de 170 carats qui sera portée par la suite par le roi d’Angleterre Henri V à la bataille d’Azincourt en 1415 où les français sont battus à plate couture. Puis Richard III porte le rubis du prince noir à la Bataille de Bosworth en 1485 avant qu’elle soit montée sur la couronne de Jacques 1er puis de Victoria en 1838 et de George VI en 1937. Cette gemme en octaèdre non taillée est toujours aujourd’hui sur la couronne britannique et portée par Elisabeth II pour l’ouverture du Parlement, mais on sait maintenant que c’est un spinelle. En France également la confusion entre rubis et spinelle est historique. En 1530 Charles VII épouse la duchesse Anne de Bretagne. Elle apporte en dot sa région, sa marine et ses bijoux. Le plus beau est le « Cote de Bretagne », un rubis à 3 pointes de 206 carats hérité de sa mère Marguerite de Foix. Elle le transmet à sa fille Claude de France pour son mariage avec François 1er. Alors quand François 1er décide de créer les Joyaux de la couronne de France comme bien inaliénable de son royaume il y met naturellemen [...]