Avec René Bouchara, designer, scénographe, architecte d’intérieur, graphiste et auteur de La flèche de Notre-Dame, un projet abandonné (éditions Kubik) Les monuments sont une source d’identité pour les peuples qui les admirent, qui les vivent, qui en vivent, au premier rang desquels Notre-Dame de Paris. Peuple doit être entendu au sens large car de cette cathédrale, chacun peut faire sa maison, riche ou pauvre, malade ou bien portant. Fallait-il réinventer Notre-Dame de Paris par un geste architectural ? Souvenez-vous : au lendemain de l’incendie un concours avait été annoncé et une polémique s’était aussitôt ensuivie. Il fallait finalement rebâtir la flèche à l’identique. Ce recours à l’identique, dans une société ivre de mobilité, dit que Notre-Dame doit rester à l’écart des passions contemporaines. Mais pouvait-on quand même graver dans la pierre la mémoire du drame du 15 avril 2019 ? René Bouchara, designer, avait proposé, entre les deux galeries de la flèche; de disposer un anneau fin de 28 cm composé de grains sphériques qui auraient représenté le chapelet et, la nuit, aurait constitué une ceinture de lumière. René Bouchara a lu 53 livres pour concevoir cette idée. Lui-même est sorti de son travail habituel pour se laisser porter par la reine des cathédrales protégée, rappelons-le, à la Vierge Marie.