ép. 10 : Matrimonio


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Jun 20 2021 20 mins   27
Dans un remarquable essai collectif réuni sous le titre de Brut (Lux Editeur), la romancière canadienne Nancy Huston écrit, à propos de la surexploitation du pétrole canadien, qu’il y a deux manières de voir le monde : “celle, moderne, de l’homme blanc, qui divise l’âme du corps et l’humain de l’animal (…). Et celle, traditionnelle, des peuples américains autochtones, qui décrit l’humain comme faisant partie intégrante de la nature, préconise une interaction respectueuse entre les humains et les autres formes de vie terrestre, tant végétales qu’animales, et affirme que, sans le groupe, l’individu ne peut pas se constituer.” Cette définition se rapproche des théories éco-féministes développées par la féministe Françoise D’Eaubonne dans son livre Le Féminisme ou la mort (1974). Bien qu’il existe un grand écart entre les réalités politiques canadiennes et françaises, la manière d’appréhender la terre est la même : elle peut être vue comme un trésor à protéger, ou une ressource gratuite à piller.

En Corse, la terre de Patrimonio est bénie par la qualité de son terroir et son exposition aux vents et au soleil qui permettent aux vignerons de travailler, pour la plupart, en agriculture biologique. Lorsque les domaines sont dirigés par des femmes, la conscience écologique croise aussi la pensée féministe. Nous avons interviewé trois vigneronnes à ce sujet : Muriel Giudicelli, seule vigneronne de l’appellation qui travaille également en biodynamie ; la quarantenaire Stéphanie Olmeta, qui travaille avec son mari mais dont le seul nom d’Olmeta apparaît sur l’étiquette ; et enfin la toute jeune Marie-Charlotte Pinelli, 25 ans, installée sur les terres de ses grands-parents.

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Écriture et réalisation : Marie-Ève Lacasse
Montage et musique originale : Laurent Le Coustumer