Mar 09 2025 3 mins 25
Les incendies des voies respiratoires en salle d’opération sont rares mais potentiellement catastrophiques. Ce phénomène repose sur trois éléments essentiels : un comburant (oxygène ou protoxyde d’azote), un combustible (matériaux présents dans les voies respiratoires) et une source d’ignition (étincelle ou chaleur). Lorsqu’ils se combinent dans certaines conditions, un incendie peut se déclencher.
Le rôle des gaz anesthésiques
L’oxygène est un comburant puissant. En anesthésie, il est souvent administré à des concentrations supérieures à celles de l’air ambiant (21 % d’oxygène). Parfois, du protoxyde d’azote (N₂O) est également utilisé, un gaz qui favorise la combustion en libérant de l’oxygène lors de sa décomposition thermique. Une atmosphère enrichie en ces gaz augmente considérablement le risque d’inflammation.
Les combustibles dans les voies respiratoires
Les matériaux utilisés en anesthésie et en chirurgie constituent la source de combustible. Parmi eux, les tubes endotrachéaux, les masques laryngés et les sondes d’aspiration sont souvent fabriqués en PVC ou en silicone, des matériaux inflammables. En cas de chaleur intense ou d’étincelle, ces polymères peuvent fondre, dégager des fumées toxiques et alimenter un incendie.
L’ignition par des instruments chirurgicaux
Les instruments électrochirurgicaux, comme le bistouri électrique et le laser, sont les principales sources d’étincelles en salle d’opération. Lorsqu’un de ces dispositifs est utilisé à proximité des voies respiratoires, l’énergie dégagée peut enflammer l’environnement gazeux enrichi en oxygène. Par exemple, si un bistouri électrique entre en contact avec des tissus riches en oxygène ou un tube endotrachéal, une inflammation instantanée peut se produire.
Conséquences et prévention
Un incendie des voies respiratoires peut causer des brûlures internes graves, des lésions pulmonaires et, dans les cas extrêmes, entraîner le décès du patient. Pour prévenir ce risque, les anesthésistes et chirurgiens adoptent plusieurs stratégies :
- Réduire la concentration d’oxygène lorsque possible.
- Utiliser des tubes endotrachéaux résistants au feu.
- Éviter l’usage d’électrochirurgie en présence d’un mélange inflammable.
- Avoir un plan d’urgence en cas d’incendie.
Ainsi, une vigilance accrue et une bonne coordination entre anesthésistes et chirurgiens sont essentielles pour éviter ces accidents redoutables.
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