Mar 12 2025 2 mins 369
Un virage radical dans la politique migratoire américaine. L’administration Trump a déployé, ce lundi 10 mars, une nouvelle application mobile baptisée CBP Home, destinée à inciter les migrants en situation irrégulière à quitter le territoire américain de leur propre initiative. Cette plateforme remplace l’ancienne application CBP One, qui était jusqu’alors utilisée pour les demandes d’asile.
CBP Home introduit une fonctionnalité centrale : "Submit Intent to Depart", qui permet aux migrants sans papiers de signaler leur intention de partir et de documenter leur départ effectif des États-Unis. Cette transition numérique s’inscrit dans une politique migratoire durcie, alors que près de 17 millions d’étrangers en situation irrégulière vivraient sur le sol américain. Dès son lancement, toutes les applications CBP One ont été automatiquement mises à jour vers CBP Home, une transition imposée qui illustre le changement de doctrine en matière d’immigration. L’administration précise que la vérification de départ via l’application ne concerne que les migrants entrés sous un statut spécial de liberté conditionnelle, un dispositif qui avait permis à plus d’un million de personnes d’être admises sous l’ancienne administration.
Ce durcissement ne s’arrête pas là. Une nouvelle réglementation, prévue pour le 11 avril 2025, obligera toutes les personnes sans statut légal à s’enregistrer auprès du gouvernement fédéral sous peine d’amendes ou même de peine de prison. L’objectif est clair : inciter au départ avant l’entrée en vigueur de sanctions plus sévères. Le ton est donné par la secrétaire du Département de la Sécurité intérieure (DHS), Kristi Noem :
« L'application CBP Home donne aux étrangers la possibilité de partir maintenant et de s’auto-expulser, afin qu’ils puissent encore avoir l’opportunité de revenir légalement à l’avenir. S’ils ne le font pas, nous les trouverons, nous les expulserons, et ils ne reviendront jamais. »
Dans cette même logique, le gouvernement met fin à certaines extensions du Statut de Protection Temporaire, supprime des programmes humanitaires et renforce les contrôles. Deux personnes soupçonnées de fuite d’informations sur les opérations de police ont même été identifiées par le DHS, confirmant la volonté de l’administration de sécuriser ses plans d’expulsions. En transformant une application initialement conçue pour faciliter les demandes d’asile en un outil d’auto-expulsion, l’administration Trump illustre comment un simple changement technologique peut servir un agenda politique plus restrictif. Cette évolution témoigne d’un renforcement drastique des mesures migratoires, qui ne manquera pas de susciter de vifs débats dans les mois à venir.
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