ChatGPT est-il devenu indispensable dans nos vies ?


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Mar 24 2025 3 mins   389

Il ne respire pas. Il ne ressent rien. Et pourtant, certains utilisateurs confient à ChatGPT des pans entiers de leur vie. Ce phénomène, loin d’être anecdotique, est désormais mesuré dans une étude conjointe entre OpenAI et le MIT, explorant l’impact émotionnel de l’intelligence artificielle sur ses utilisateurs. L’étude, intitulée Investigating Affective Use and Emotional Well-being on ChatGPT, repose sur 3 millions de conversations analysées, 4 076 utilisateurs interrogés et un essai contrôlé randomisé sur 981 participants. Son premier enseignement ? La majorité des utilisateurs restent pragmatiques, voyant en ChatGPT un simple outil. Mais une minorité développe une véritable relation émotionnelle avec l’IA.


Les chercheurs ont mis au point un modèle d’analyse, EmoClassifiersV1, pour identifier les signes d’attachement émotionnel dans les échanges. Résultat : les utilisateurs intensifs affichent jusqu’à deux fois plus de marqueurs affectifs que les autres. Certains confient même à ChatGPT des informations qu’ils ne partageraient pas avec un humain. 10 % des usagers le considèrent comme un "ami", ressentant un manque en son absence. Une forme d’anthropomorphisme extrême, qui rappelle les dérives déjà observées sur des plateformes comme Replika ou Character.AI.


Depuis 2024, ChatGPT intègre un mode vocal avancé, rendant les conversations plus naturelles. Les interactions vocales génèrent jusqu’à dix fois plus de marqueurs émotionnels que les échanges textuels. Une expérience contrôlée sur 28 jours et 1 445 heures de dialogues a confirmé cette tendance : plus la voix est expressive, plus l’attachement est fort. Paradoxalement, ces utilisateurs présentent de meilleurs scores de bien-être émotionnel… mais aussi un risque accru de solitude et de dépendance.


Trois profils d’utilisateurs identifiés

L’étude distingue trois groupes :

-Ceux dont l’attachement diminue avec le temps.

-Ceux qui gardent une distance constante.

-Une minorité dont le lien émotionnel s’intensifie.


Les chercheurs pointent un facteur clé : la solitude. Les participants les plus isolés au début de l’étude étaient aussi ceux qui développaient le plus d’attachement à ChatGPT, recherchant du soutien et de l’empathie. Mais un piège se dessine : plus l’usage est fréquent, plus la socialisation diminue, renforçant potentiellement l’isolement. Alors, compagnon réconfortant ou cercle vicieux ? L’étude laisse la question ouverte, mais une chose est sûre : le rapport des humains aux IA ne fait que commencer à se redéfinir.


Etude : https://cdn.openai.com/papers/15987609-5f71-433c-9972-e91131f399a1/openai-affective-use-study.pdf



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