RedU T1 Ch20 Ep02 ?


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Jul 19 2016 9 mins   1
Retrouvez les livres numériques, les musiques originales et les chapitres complets sur http://RedUniverse.fr À très bientôt donc :-) Le professeur QuartMac s’adossa contre un tronc pour reprendre son souffle. La voiture prévue était bien là, Manúel y avait veillé, comme toujours. La côte qu’il venait de gravir à pied, dans ce bout de jungle tropicalienne, l’avait vidé de ses forces, mais c’était nécessaire pour interrompre toutes les filatures, humaines ou électroniques. On l’avait peut-être vu pénétrer dans cette vallée avec un autre véhicule, il repartirait donc dans cette vieille camionnette, en sens inverse, par le sommet d’un versant. Les jambes de QuartMac refusèrent de le porter jusqu’à la voiture, il se retrouva soudain paralysé. C’était malheureusement prévisible. Il prit appui sur l’arbre derrière lui, une espèce de palmier large plutôt bas de branches, frappant plusieurs fois le membre récalcitrant contre l’écorce rugueuse. La douleur entraina la production d’adrénaline et réveilla certains muscles moteurs. Le savant se remit debout et réussit à se mouvoir suffisamment pour marcher jusqu’à la voiture. Il tourna la clé de contact et elle démarra correctement, seule la boite de vitesse grinçait bizarrement lorsqu’on passait les rapports. En descendant le sentier de caillasses, QuartMac pria intérieurement pour que son corps tienne, le temps d’arriver à destination. Trois heures plus tard, la camionnette passa devant une vieille pancarte qui indiquait la bourgade de Palaos Verde. C’était un gros village, typique de cette région, suffisamment évolué pour qu'on ne soit plus surpris par la présence de voitures, mais encore très traditionnel, avec ses péons au large chapeau de paille, profitant d’une sieste en ce milieu d’après-midi. QuartMac s’engageaentre deux maisons de tôles et de bois et se gara à l’abri d’une grange, loin des regards. Il traversa la cour où s’égaillaient quelques poules, poursuivies par une ribambelle de poussins, et pénétra dans l’arrière d’une épicerie. Manúel l’attendait au comptoir, toujours impassible, arrangeant quelque produit sous la caisse. Il lui offrit un petit signe amical, le vieux serviteur de son défunt frère était d’une fidélité à toute épreuve et il avait pu s’appuyer sur lui pour concevoir son laboratoire secret. Quelque chose semblait pourtant troubler le gros homme : son regard fuyait, de la sueur perlait sur son front. QuartMac jeta un œil dans la boutique : une vieille hésitait devant un pot de marmelade et un jeune lisait des bandes dessinées, dans un coin. Rien d’autre, tout était commun et habituel. Le professeur mit sur le compte de la chaleur et d’une quelconque affaire privée, l’attitude de son homme de confiance : cinq enfants et une femme tropicalienne. Cela pouvait porter sur les nerfs parfois. Sans insister, il retourna dans l’arrière-boutique, déplaça une caisse et… son bassin se figa à son tour. Pestant contre sa malchance, il héla Manúel. Le gros homme mit un peu plus de temps que d’habitude à le rejoindre. QuartMac lui expliqua le problème, après quelques formules de politesse, et le bonhomme lui débloqua les reins d’une clé précise, tel un professionnel rodé à l’anatomie. Il frappa ensuite l’angle du mur derrière la caisse et une trappe, dissimulée dans le sol, s'ouvrit soudainement. D’un coup de tête, il salua le professeur et, sans un mot, repartit au comptoir s’occuper de ses clients. Le savant regarda la trappe ouverte sur les barreaux d’une échelle qui disparaissait dans l’obscurité. Ce n’était plus de l’appréhension dorénavant, ses sens lui hurlaient qu’un danger le menaçait. Manúel n’avait pas pu s’empêcher de trembler en le manipulant. Lui, le dernier fidèle, était en train de le trahir. À bien y réfléchir, le jeune dans la boutique ne semblait pas tant absorbé que [...]