Feb 11 2025 24 mins 1
Dans un an, les citoyens seront appelés aux urnes pour les élections municipales de 2026. L’année 2025 marque ainsi la dernière ligne droite pour les maires élus en 2020. C’est dans cette perspective que notre podcast "Respublica Vox" propose une série d’entretiens exclusifs avec les édiles des communes du Sicoval afin de dresser un premier bilan de leur mandat.
Pour inaugurer cette série, nous avons rencontré Christophe Lubac, maire de Ramonville-Saint-Agne depuis 2008 et actuellement dans son troisième mandat. Ancien membre du Parti socialiste, aujourd’hui engagé avec Génération·s, il défend une politique axée sur la transition énergétique et la modernisation des infrastructures publiques.
Un bilan marqué par des projets structurants
Depuis 2020, son équipe municipale a initié de nombreux chantiers de rénovation. Dernier en date : la modernisation de l’école Jean Jaurès, un bâtiment des années 1970 accueillant 290 élèves. Ce projet de 7,7 millions d’euros, financé par l’État (Fonds vert, ADEME), la Région Occitanie, le département de la Haute-Garonne et la CAF, illustre l’ambition municipale en matière d’investissement public. D’autres infrastructures ont bénéficié de travaux, notamment la place Marnac, la piscine, le dojo et bientôt la médiathèque.
Défis économiques et pression budgétaire
Mais gérer une ville ne se limite pas aux projets d’aménagement. Comme de nombreux maires, Christophe Lubac a dû faire face à une forte inflation et à l’augmentation de la masse salariale municipale due au dégel du point d’indice des fonctionnaires. Pour maintenir l’équilibre budgétaire, la mairie a contracté un emprunt de 3 millions d’euros, procédé à une hausse des impôts et cédé certains biens municipaux. Une situation aggravée par les coupes budgétaires prévues dans le projet de loi de finances 2025, contre lesquelles 110 maires de Haute-Garonne, dont Christophe Lubac, se sont mobilisés.
Démocratie participative : un engagement renforcé
Parmi les axes majeurs de son mandat, Christophe Lubac a mis en place un budget participatif, doté cette année de 300 000 euros, permettant aux habitants de proposer et voter des projets d’intérêt collectif. Ce dispositif s’accompagne de la création d’assemblées citoyennes, de conseils de quartier, d’un conseil des jeunes et de dialogues citoyens avec des représentants municipaux.
Quel bilan peut-on tirer de ces initiatives ? Apportent-elles un réel impact sur la vie locale ? Certains observateurs s’interrogent sur leur portée face à des enjeux plus vastes, qui pourraient être traités via des référendums locaux. D’autres s’inquiètent du risque que ces dispositifs ne favorisent principalement une partie de la population plus aisée et engagée politiquement, au détriment des classes sociales plus modestes. La question de l’accentuation de la gentrification se pose également.
Sécurité : une préoccupation majeure
Autre sujet central de cet entretien : la sécurité. Entre 2016 et 2023, la ville de Ramonville-Saint-Agne a connu une hausse de 21,4 % des faits de délinquance, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. En 2023, 969 crimes et délits ont été recensés pour une population de 14 949 habitants. Des chiffres que Christophe Lubac relativise, rappelant que la perception de l’insécurité dépend de nombreux facteurs, notamment la mobilisation des forces de l’ordre et le taux de déclaration des infractions.
Des thématiques à approfondir
Si cet épisode nous a permis d’aborder des questions majeures telles que l’environnement, la démocratie participative, la fiscalité et l’insécurité, d’autres sujets essentiels méritent encore d’être explorés : culture, accueil des immigrés, politique sociale et inclusive. Nous espérons poursuivre cette conversation prochainement.
Bien entendu, "Respublica Vox" s’engage à donner la parole aux oppositions municipales afin de garantir un débat équilibré et éclairé.
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