Aujourd’hui avec le Dr Arnold Lavaud on a vu que nos animaux, comme nous, peuvent présenter une cataracte. Elle correspond à la modification de la structure du cristallin qui est la lentille d’accommodation visuelle située au centre de notre œil. Chez les animaux, le cristallin est plus gros et la capsule qui l’entoure beaucoup plus fragile que chez l’homme. Souvent les propriétaires pourront noter un blanchiment dans l’aire pupillaire de leur compagnon et apprécier des troubles visuels lorsqu’une partie importante du cristallin sera atteinte.
La cataracte peut atteindre les animaux de tout âge, être uni ou bilatérale, elle pourra être héréditaire, traumatique, sénile ou liée à des maladies générales comme le diabète. Le vétérinaire devra distinguer la cataracte d’une sclérose qui est une modification de l’opacité du cristallin avec le temps qui ne perturbe pas le passage de la lumière jusqu’à la rétine. La réalisation d’un examen du fond d’œil permettra de différencier les deux atteintes.
Le traitement de la cataracte est chirurgical et il est conseillé de le réaliser le plus précocement possible par un vétérinaire disposant de l’expérience chirurgicale nécessaire. Contrairement à une idée reçue, il ne faut pas attendre que votre animal soit aveugle pour réaliser l’opération. En effet, si on attend trop longtemps, le cristallin sera plus dur et les risques de complications comme le glaucome ou les uvéites seront majorés.
L’intervention est la même que chez l’homme et consiste à réaliser une phacoémulsification de la partie interne du cristallin en préservant sa capsule. En fin de procédure on pourra mettre en place une lentille intra-oculaire visant à rétablir le rôle optique du cristallin et assurer une vision normale de l’animal.
La chirurgie de la cataracte est un acte bien codifié au pronostic généralement très favorable, pour peu que les examens complémentaires pré opératoires aient été exhaustifs et n’aient pas identifié de facteurs affectant le pronostic. Des complications postopératoires peuvent survenir dans moins de 10% des cas, les plus graves peuvent entraîner une perte définitive de la vision comme le glaucome et le décollement rétinien. Certaines races comme le bichon frisé présentent des taux de complication plus importants que les autres races. Le suivi postopératoire est important et long, il devra être respecté pour limiter les risques de mauvaise évolution.
Nous nous retrouvons le mois prochain avec le Dr Anaïs Lamoureux pour aborder l’ophtalmologie sous l’œil du médecin parce que l’œil de votre animal c’est un peu un hublot sur son organisme.
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