Mar 06 2025 6 mins 21
GESTIONNAIRES EN ACTION. Après avoir touché un sommet historique à près de 6150 points le 19 février dernier, l’indice boursier S&P 500 a reculé de 7% pour aller tester sa moyenne mobile de 200 jours, qui reflète sa tendance à moyen terme.
Luc Girard, gestionnaire de portefeuille à Noël Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins, soutient que le recul prononcé de l’indice principal de la Bourse de New York n’est pas seulement attribuable à l’instabilité économique liée aux discussions sur les tarifs douaniers, bien qu'elles peuvent avoir servi d’élément déclencheur.
«Les investisseurs redoutent toujours une escalade qui pourrait justement peser sur les bénéfices des sociétés et aussi ralentir par le fait même l'économie mondiale. Il faut toutefois aussi regarder un peu en arrière et constater que les marchés ont été quand même très solides depuis le creux d'octobre 2022. Le S&P 500 se négociait à ce moment à 3500 points. Alors, les indices ont été transportés par quoi? Par des solides résultats des entreprises, mais aussi une liquidité qui était quand même très forte dans les marchés», explique-t-il.
Selon lui, après un tel rallye, il est normal qu’une correction survienne et que certains investisseurs préfèrent opter pour des «prises de profits».
En ce qui concerne la moyenne mobile de 200 jours, Luc Girard précise que les analystes techniques s’en servent comme un point de repère qui peut déboucher sur deux options. «L’indice peut enfoncer sa moyenne mobile et envoyer le signal que le recul va se poursuivre ou s’en servir comme d’une résistance avant de repartir à la hausse», dit-il.
Le Nasdaq est aussi passé cette semaine sous sa moyenne mobile de 200 jours pour la première fois en près de deux ans.
Luc Girard ajoute que la croissance des bénéfices au quatrième trimestre n’a pas été uniforme dans tous les secteurs. Il juge qu’encore une fois, les grands gagnants ont été les titres technologiques portés par l'intelligence artificielle. «Le secteur de la consommation discrétionnaire a aussi brillé compte tenu de la baisse progressive de l'inflation et surtout d'un marché d'emploi qui est toujours robuste aux États-Unis, ce qui a permis de soutenir la consommation», raconte-t-il.
À l’inverse, les titres du secteur de l’énergie ont encore peiné avec la faiblesse du prix du pétrole.
La grande question, c’est à présent de tenter de prévoir dans quelle mesure la progression des bénéfices des entreprises enregistrée en 2024 peut se poursuivre cette année.
D’après Luc Girard, trois éléments qui vont jouer un rôle clé, «tout va dépendre de la politique monétaire, de la résilience du consommateur américain et de l'environnement macroéconomique», croit-il.
Il ajoute qu’une guerre commerciale peut toujours perturber les marchés boursiers à court terme, mais que les entreprises finissent par s’adapter et que les occasions restent présentes.
Il recommande aux investisseurs de conserver un portefeuille diversifié, de se concentrer sur les entreprises de qualité et de garder une vision à long terme.
Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr