Mar 27 2025 5 mins 14
À la Une de la presse ce jeudi 27 mars, le quotidien allemand Der Spiegel assure avoir découvert en ligne les données confidentielles de responsables de la sécurité américaine. Les manifestations continuent de s’intensifier à Gaza contre le Hamas. Et pendant ce temps, le gouvernement israélien reçoit des figures de l’extrême droite européenne pour sa conférence contre l’antisémitisme.
À la Une de la presse ce jeudi 27 mars, de nouvelles fuites d’informations au sommet du renseignement et la Défense américaine. Le quotidien allemand Der Spiegel assure avoir trouvé en ligne les coordonnées, les données privées et les mots de passe de hauts responsables de la sécurité américaine. Le journal dit avoir utilisé de simples moteurs de recherches pour trouver les coordonnées de Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale, Tulsi Gabbard, cheffe du renseignement américain et Pete Hegseth, chef du Pentagone.
L’affaire est reprise par la presse du monde entier, par exemple dans le Guardian et le Times of India. L’affaire est encore plus grave que prévue : la plupart des numéros, qui utilisent les messages WhatsApp ou Signal, sont en plus affiliés à des comptes sur d’autres réseaux sociaux, comme LinkedIn ou Instagram.
Incroyable amateurisme au sommet de l’État américain, si bien que des services secrets ennemis pourraient déjà avoir réussi à espionner les personnes concernées. Beaucoup appellent donc à des démissions en cascade. Exemple avec l’édito du site d’information américain Daily Beast. "Monsieur Trump, prouvez que nous avons eu tort de vous critiquer en limogeant votre équipe de menteurs et d’imbéciles". Pas sûr que le message soit entendu à la Maison Blanche...
À la Une de la presse également, deuxième jour de mobilisation consécutive à Gaza, où la colère des Gazaouis continuent de monter contre le Hamas. À Beit Lahia, Gaza City ou dans le camp de réfugiés de Jabalia, "des milliers de Palestiniens exigent le départ du Hamas et la fin de la guerre". C’est à lire à la Une du site d’information panarabe Al-Araby, financé par le Qatar.
Ce pourrait, peut-être, être le début d’un changement d’attitude majeur de la population gazaouie vis-à-vis du Hamas. Hypothèse posée par le quotidien conservateur israélien Jerusalem Post, qui évoque également l’exploitation politique de ces manifestations par le gouvernement israélien. Le ministre de la Défense Israel Katz ne perd pas de temps et prévient les Gazaouis : "Faites tomber le Hamas ou la guerre continuera". Un ultimatum délétère selon le journal de centre-gauche israélien Haaretz. Il dénonce l’hypocrisie du pouvoir israélien qui feint de découvrir que tous les Palestiniens ne soutiennent pas le Hamas et qui les met en danger en les transformant en alliés, de fait, d’Israël vis-à-vis du reste de la population.
Le gouvernement israélien se réjouit de ces manifestations et dans le même temps, il accueille des figures de l’extrême droite européenne, à l’occasion d’une conférence internationale sur l’antisémitisme, qui tourne déjà au "fiasco", selon Haaretz. En cause ? La liste controversée des invités : des responsables politiques populistes, dont le Rassemblement national de Jordan Bardella, parti fondé par Jean-Marie Le Pen et d’anciens membres du gouvernement de Vichy.
De nombreux responsables de la communauté juives à travers le monde ont donc annulé leur venue. "C’est un coup de couteau dans le dos !" pour Ariel Muzicant, président du Congrès juif européen, propos rapporté par le Jewish Independent.
Pourquoi le RN et Jordan Bardella reçoivent-ils les honneurs en Israël ? C’est un échange de bons procédés, selon le magazine Le Point : ostracisé, le gouvernement israélien cherche de nouveaux alliés. De son côté, le Rassemblement national y voit une opportunité de se débarrasser de cette étiquette d’antisémitisme, qui lui colle à la peau depuis sa fondation. "Tout est désormais pardonné", dessin plein d'ironie à la Une de L'Opinion, qui dépeint un Benyamin Netanyahu indulgent face à Jordan Bardella et Marion Maréchal.