"Les gangs sont en train de reculer sur certains fronts", selon le président de transition à Haïti


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Jan 29 2025 13 mins   2

Dans un entretien exclusif accordé à France 24 et RFI, le président du Conseil présidentiel de transition à Haïti, Leslie Voltaire, a affirmé jeudi que le président français Emmanuel Macron avait évoqué avec lui une "restitution" par Paris de l'indemnité d'indépendance versée par son pays à la France en 1825, d'un montant à l'époque très conséquent.

Selon le président de transition haïtien, Leslie Voltaire, Emmanuel Macron a évoqué avec lui une "restitution" par la France de l'indemnité d'indépendance versée par Haïti en 1825. Une somme considérable à l'époque.

"Ce n'est pas moi qui l'ai demandé, c'est lui (Emmanuel Macron, NDLR) qui a commencé à me parler de la restitution et de la réparation", lors d'un entretien entre les deux hommes mercredi à l'Élysée, a déclaré jeudi 30 janvier sur France 24 et RFI Leslie Voltaire, président du Conseil présidentiel de transition.

La mention d'une éventuelle restitution de l'indemnité d'indépendance versée par Haïti à la France en 1825 n'apparaît pas dans le compte-rendu de cette rencontre communiqué mercredi soir par la présidence française.

Une annonce le 17 avril

Emmanuel Macron "a dit que le 17 avril (2025), qui marquera le bicentenaire de cette rançon, il va faire une déclaration" à ce sujet, a poursuivi Leslie Voltaire. "On n'a pas parlé d'argent. On a parlé de principe, d'une déclaration qu'on va voir ensemble", a précisé Leslie Voltaire.

À la suite d'une révolte victorieuse des esclaves, le roi de France Charles X avait, par une ordonnance du 17 avril 1825, renoncé à ses droits de souveraineté sur ce qui était alors l'île de Saint-Domingue, et il avait reconnu l'indépendance d'Haïti, ce qui constituait la première décolonisation de l'histoire de France.

Mais le roi avait conditionné cette indépendance à de nombreuses exigences, dont le versement d'une indemnité de 150 millions de francs-or aux anciens colons, une somme énorme pour l'époque, et une réduction de moitié des droits d'importation et d'exportation, rappelle l'ambassade de France en Haïti sur son site Internet.

Haïti avait dû contracter des prêts à taux élevés auprès de banques françaises pour s'acquitter de cette dette, ce qui lui avait pris plusieurs décennies, et les autorités haïtiennes estiment que le paiement de cette dette explique pour une bonne part les difficultés du pays à sortir du sous-développement et d'une extrême pauvreté.

En 2022, le New York Times avait calculé que ces paiements avaient "coûté au développement économique d'Haïti entre 21 et 115 milliards de dollars de pertes sur deux siècles, soit une à huit fois le produit intérieur brut du pays en 2020".

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