EP 130 : Comment je me suis mise au centre de ma vie en apprenant à poser des limites


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Jun 15 2023 31 mins   2
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Bienvenue dans la Matrescence, vous écoutez l’épisode 130 de la saison 5.
Aujourd’hui j’aimerais vous parler de réussir à mettre des limites dans sa propre vie et comment cela change vos interactions avec le monde.
Peut-être que pour vous c’est hyper facile de le faire, mais pour moi qui ai une tendance à vouloir que les gens m’aiment quoiqu’il arrive, décider de dire non dans ma vie privée ou de décevoir les gens, reste extrêmement difficile, parce que ça veut dire rompre le lien.
Pendant toute mon introspection de ces derniers mois, j’ai pris conscience de cette tendance que j’avais : ne pas savoir me protéger pour protéger mes relations.
C’est ma psy qui me l’a expliqué, en premier, au début de ma thérapie, que quand le bien-être de mes enfants était en jeu, je savais tout de suite mettre des limites et les protéger, ma fenêtre de tolérance pour elles est petite et tant mieux. Pour moi, avoir cette attitude avec mes enfants est naturel et je n’y ai jamais réfléchi plus que ça, je me fais confiance et j’écoute mon ressenti.
Mais quand ça me concerne moi, je ne sais plus écouter mon intuition. Ma psy m’a expliqué qu'elle avait rarement vu quelqu’un capable d’encaisser autant. J’étais totalement inconsciente de ce phénomène, puisque pour moi, c’était ma normalité.
Au fil des mes lectures, j’ai découvert le concept de “boundaries” en anglais qu’on traduit par limites. Chaque fois que je lisais un livre qui permettait de m’aider à me comprendre, un chapitre entier y était consacré.
Je ne sais pas pourquoi le mot limite en français me gêne mais je préfère parler de barrière de protection. Parce que c’est exactement le concept. Savoir dire non pour protéger son bien-être, savoir refuser une opportunité pour prioriser sa santé mentale, savoir se libérer d’une relation toxique pour revenir à une stabilité dans sa vie.
Parce que l’enjeu principal derrière ce concept, c’est avoir assez de force et de sérénité, pour considérer qu’on est la personne la plus importante de sa vie…
Si on veut une définition plus académique des limites psychologiques c’est ça : La barrière de protection peut être définie comme les limites que nous fixons avec d'autres personnes, qui indiquent ce que nous trouvons acceptable et inacceptable dans leur comportement envers nous.
Et si t’es comme moi, avec un attachement plutôt anxieux ou préoccupé (si tu veux comprendre ce que c’est tu peux écouter l’épisode 122) et que t’as été élevé dans un climat d’hypervigilance, ben penser que t’es la personne la plus importante, c’est un concept assez flou.
Bien-sûr que je comprends la célèbre métaphore de mettre le masque à oxygène sur soi avant de s’occuper de quelqu’un d’autre sinon on meurt. C’est clair comme de l’eau de roche, mais là, on parle d’une situation extrême. Alors comment ça se passe dans la vie de tous les jours ? Comment on arrive à inverser cette tendance de “people pleasing” pour enfin exprimer qui on est réellement, sans paniquer à l’idée de décevoir ou de faire du mal ?
Ces 2 questions je me les pose tous les jours. Et je pense que c’est le travail d’une vie. Pour certains et certaines, poser des limites c’est un jeu d’enfants, parfois c’est même trop et on n’arrive plus à laisser les gens entrer dans notre intimité, pour d’autres c’est impossible tellement on leur a enseigné que l’amour s’obtient en se sacrifiant.
Et je voudrais revenir sur ce dernier concept qu’on peut mettre en lumière dans une société patriarcale.
On est beaucoup de femmes à se retrouver dans ce cliché du sacrifice pour obtenir de la reconnaissance : parce que le care dans notre société est quasiment entièrement assuré par des femmes. Parce qu’au moment de devenir parents, ce sont