Avec Hadrien Lacoste, vice-président de l’Observatoire du patrimoine religieux. Si la cathédrale resplendit de nouveau, si Notre-Dame redevient le cœur battant de la capitale et que “la peine du 15 avril 2019 est effacée”, selon Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, le patrimoine religieux en France demeure en grande souffrance, du moins pour 4000 des 40000 édifices répertoriés dont seulement 10000 sont classés. Notre-Dame de Paris a le mérite de poser sur la table ce lourd dossier - qui n’est pas qu’une question patrimoniale mais qui renvoie à la foi de toute une nation et du prix qu’elle lui donne pour être conservée à sa juste place, c’est-à-dire à la première place. Si la vigueur spirituelle ne se décrète pas, il n’est pas interdit d’être créatif pour réfléchir à ses solutions de financement de manière pragmatique. En 2022, un projet de valorisation du patrimoine a permis l’affinage de jambons d’Auvergne IGP dans les tours de la cathédrale de Saint-Flour (Cantal). L’Elysée en a même passé commande. Il y a bien d’autres idées à concevoir sans jamais entraver le caractère propre du lieu. Par ailleurs, le ministre de la Culture, Rachida Dati, a le mérite de poser la question de l’entretien du patrimoine religieux auquel elle est sensible. Aujourd’hui, rendre l’entrée d’une église payante, se heurte à un blocage de la part de l’affectataire, l'Église, qui associe le principe de gratuité à la vocation de l’édifice, lequel ne reçoit que des visiteurs.