Hugues Bonnefon soutient en octobre sa thèse de sociologie sur la libéralisation de l'archéologie préventive. Depuis 2001, les services de l'État (DRAC) peuvent prescrire des diagnostics ou fouilles approfondies à des maîtres d'ouvrage avant qu'ils ne commencent un chantier. Un monopole est d’abord confié à un établissement public, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), pour réaliser l’intégralité des interventions archéologiques préalables aux travaux. Mais dès 2003, les fouilles sont ouvertes à la concurrence de services archéologiques départementaux ou intercommunaux et même de bureaux d'études privés. Cette réforme fait des fouilles des prestations commerciales contestées, d'autant plus qu'elles sont à la charge des maîtres d'ouvrage qui privilégient les interventions les moins chères et les plus rapides.
Hugues Bonnefon retrace l’histoire mouvementée de cette législation et analyse les effets de la mise en marché des fouilles sur l’activité des archéologues et sur la prise en compte du patrimoine dans le cadre de projets d’aménagement. Il met en lumière le difficile métier d'archéologue contraint en termes de temps pour documenter des vestiges qui sont voués à être détruits. Sa thèse déconstruit également les idées préconçues sur la distinction entre professionnels du secteur public et privé.
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