Par Ouï-dire

C’est un document : une interview d’Albert Speer, l’architecte d’Hitler et son ministre de l’armement dès 1942, un entretien réalisé par un grand journaliste de la RTBF, Armand Bachelier, en 1971. Speer a 66 ans, il vient de publier « Au cœur du troisième Reich » qui sera un grand succès de librairie et lui permettra de se refaire une identité, voire une virginité. Albert Speer sera le seul à reconnaître à Nuremberg une responsabilité, non pas individuelle, mais collective, au procès. Il deviendra ainsi la star de la culpabilité allemande, comme l’appelle Jean-Noël Orengo qui lui consacré son dernier roman, « Vous êtes l’amour malheureux du Führer » ( publié chez Grasset). Albert Speer est le seul haut dignitaire nazi à avoir échappé à la mort à Nuremberg. Il fera 20 ans de prison. Ce témoignage de Speer à la RTBF est unique. Aucun autre n’a parlé de sa relation à Hitler comme il l’aura fait, dans cette sorte d’autofiction que constituent à la fois ses mémoires et ses entretiens. Speer parle en français, avec un fort accent allemand mais parfaitement compréhensible. Bachelier avance progressivement et sans répit dans son entretien, le questionnant sur Hitler et Eva Braun… Armand Bachelier, qui était juif et qui a suivi les troupes alliées dans le Reich finissant, a eu devant lui, l’un des hommes les plus proches d’Hitler, très influent, et qui reviendra voir Hitler une dernière fois à Berlin, quelques jours avant son suicide en avril 1945. On écoute en complément de cette archive un extrait de l’entretien de Pascale Tison avec Jean-Noël Orengo, à propos de son livre : « Vous êtes l’amour malheureux du Führer » ( Grasset)
Photo : Belga Image/AFP Archive

  

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