Il y a quatre ans, 1,7 millions de Gilets Jaunes investissaient les ronds-points de chaque recoin du pays. Parmi elles et eux, il y avait Aurélie à Aumetz, en Moselle. Après des années de galère, après avoir perdu son boulot de femme de ménage au Luxembourg, après avoir failli perdre son mari et sa mère, voilà que surgit enfin une éclaircie dans son ciel de soucis, ce 17 novembre 2018, lorsqu'elle manifeste pour la première fois en jaune. Un déclic se produit. Une semaine plus tard, cette mère courage, qui se consacre à plein temps à soigner et à accompagner ses proches qu'un miracle a maintenu en vie, se met à jouer au chat et à la souris avec la gendarmerie, poser la première palette du rond-point d'Aumetz et ralentir ainsi le flot ininterrompu de travailleurs frontaliers que le Grand- Duché voisin engloutit chaque jour. C'est ainsi qu'Aurélie a trouvé sa seconde famille, ces quelques dizaines de Gilets Jaunes « déter' » avec lesquelles elle sera de toutes les luttes sociales et écolos mosellanes jusqu'aux grandes manifestations parisiennes. Il aura fallu bien de la détermination et bien des palettes encore pour reconstruire 19 fois leur cabane, toujours debout, sur le bas-côté du rond-point, après 18 incendies et quatre ans de lutte. Toujours debout ou presque. Car l'inébranlable cohésion des irréductibles d'Aumetz a bien failli vaciller suite aux résultats des dernières élections présidentielles... Dans un podcast en quatre épisodes – dont deux déjà disponibles –, Blast vous raconte l'histoire incroyable d'une vie en luttes. La vie d'Aurélie, dont la lutte pour vivre et travailler dignement, la lutte qu'elle a livrée avec elle-même ou pour les siens a commencé bien avant le 17 novembre 2018. Lorsqu'elle est devenue la première Gilet Jaune de l'un des derniers ronds-points du pays qui n'a depuis jamais cessé d'être occupé.