Par delà la route 138, à 1322 km de Montréal, commence la Basse-Côte-Nord. Quinze communautés francophones, anglophones et innues y sont dispersées, isolées les unes des autres par de multiples cours d’eau, par la forêt nordique et par l’absence de lien terrestre. En plus de cette posture territoriale, la région est bouleversée par le moratoire sur la pêche à la morue, les échecs successifs des grands projets de l’industrie du bois et du minerai dans le secteur et un fort exode rural. Pourtant, malgré l’isolement et les difficultés, de nombreuses familles préfèrent y demeurer, enracinées dans ce vaste et austère territoire, attachées au patrimoine culturel propre à chaque village. Le rythme de la vie en Basse-Côte-Nord est marqué par les passages du Bella-Desgagnés, desserte maritime et rare lien avec l'extérieur. Ce relais assure le transport des individus et de la marchandise, mais reste sujet aux caprices de la météo, notamment l’hiver, lorsque le navire ne peut rejoindre les villages enclavés par les glaces. C’est à cette période de l’année que les motoneiges prennent le relais du transport. Pendant quelques semaines en hiver, les lacs et les rivières gèlent suffisamment pour permettre une rare indépendance de déplacement pour les Nord-Côtiers qui utilisent alors la route blanche. Cette route de glace et de neige s’échelonne entre Kegaska et Blanc-Sablon sur près de 500 kilomètres. En réponse à de nombreuses demandes des Nord-Côtiers, notamment en raison du réchauffement climatique qui complique l’approvisionnement alimentaire de la Basse-Côte-Nord, le gouvernement provincial annonçait, au printemps dernier, sa volonté de prolonger la route 138 jusqu'à Blanc-Sablon, projet prévu pour 2019 dans le cadre du Plan Nord. // Crédits Musique : Mathieu Bérubé Conception sonore et mixage : Daniel Capeille Avec les voix de Rosaire Landry, Howard Anderson, Rachel Mark et Garland Nadeau Graphisme : Valery Lemay