À la Une: l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international, menacée de liquidation…


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Feb 04 2025 4 mins   17

Chargé par Donald Trump de faire le ménage au sein du gouvernement fédéral, Elon Musk a donc annoncé hier la prochaine fermeture de cette agence humanitaire qui gère des milliards de dollars d’aide à travers le monde, et bien sûr, notamment en Afrique.

On passe des paroles aux actes, soupire Aujourd’hui à Ouagadougou : « les craintes de nombre d’observateurs au sujet de l’avenir de l’aide humanitaire accordée aux pays en développement par les Etats-Unis semblaient légitimes. Depuis hier lundi, l’USAID connait une situation critique, pointe le quotidien burkinabé. En effet, l’agence a vu son site principal placé hors ligne tandis que des milliers de comptes de messagerie de ses employés ont été désactivés. Ces événements surviennent dans un contexte de rumeurs sur une possible élimination de l’agence et de réductions soudaines de l’aide étrangère américaine. » Ce qui « soulève des préoccupations majeures quant à l’avenir de l’assistance humanitaire et au soutien aux pays en développement. »

Elon Musk à la manœuvre…

L’offensive de Donald Trump avait débuté dimanche, pointe Le Monde Afrique. « L’USAID “est dirigée par une bande de fous extrémistes, et nous les virons (…). Et ensuite, nous prendrons une décision“ sur l’avenir de l’organisation, avait déclaré le président américain devant la presse. Un scénario non confirmé serait que l’agence tombe dans l’escarcelle du département d’Etat. Elon Musk avait déjà multiplié le même jour les propos acerbes contre l’USAID sur sa plateforme X, relève encore Le Monde Afrique. Il l’avait d’abord qualifiée d’“organisation criminelle“, reprenant ainsi des propos selon lesquels l’institution gouvernementale “mène les basses œuvres de la CIA“ et se livre à de la “censure sur Internet“. Il avait ensuite affirmé à ses 215 millions d’abonnés : “avec l’argent du contribuable l’USAID a financé des recherches sur les armes biologiques, dont le Covid-19, qui a tué des millions de personnes“. Des accusations non étayées, qui, selon des responsables de l’administration de Joe Biden, proviendraient d’une campagne de désinformation russe. »

Coup dur pour l’Afrique

Commentaire du site d’information Tunisie Numérique : « au total, 120 pays vont rester sur le carreau. C’est un nouveau coup dur pour l’Afrique. (…) On ne sait pas si l’agence renaîtra sous une autre forme que le président Donald Trump et son copain milliardaire jugeront plus efficiente et conforme aux idéaux de la Maison Blanche. »

En tout cas, « ça s’arrête net, sans crier gare, pour le premier pourvoyeur d’aide dans le monde, soupire Tunisie Numérique. Une violence inouïe qui rappelle l’inhumanité avec laquelle Musk a taillé dans les effectifs de Twitter. (…) Ainsi s’efface une Agence indépendante phare instaurée par une loi du Congrès américain et qui ventilait 42,8 milliards de dollars sur la planète, surtout dans l’humanitaire et l’aide au développement. »

Le bras-de-fer avec l’Afrique du Sud

Autre menace américaine de coupure de financement, cette fois en direction de l’Afrique du Sud… « Donald Trump semble soudainement s’intéresser aux affaires intérieures des pays africains », relève Jeune Afrique. Avec cette charge contre Pretoria : Trump se dit indigné et menace d’arrêter l’aide américaine après l’entrée en vigueur d’une loi en Afrique du Sud sur la redistribution des terres. Trump dénonce une confiscation de certaines terres appartenant à des Blancs.

Pour Ledjely en Guinée, « cette réaction de Donald Trump pourrait laisser penser qu’il est contre les efforts visant à corriger les inégalités héritées de la colonisation et de l’apartheid en Afrique du Sud. Et que ses liens avec Elon Musk, le milliardaire originaire du pays de Mandela, y sont pour beaucoup. » Et « cela révèle peut-être un côté moins avouable du leader républicain, pointe le site guinéen, à savoir : le racisme. (…) Bien sûr, personne n’a envie de revivre une réforme agraire aussi bâclée que celle qu’a menée l’ancien président Robert Mugabe au Zimbabwe. (…) Mais il n’est pas non plus possible d’ignorer les importantes disparités qui minent la société sud-africaine en matière de propriété foncière. Derrière sa réputation de puissance économique sur le continent africain, l’Afrique du Sud cache des inégalités auxquelles elle doit remédier de toute urgence. »

La presse sud-africaine reste prudente. « La présidence va engager avec Trump des discussions sur la politique de réforme agraire afin de dissiper les malentendus », pointe le site IOL.

En attendant, les déclarations de Trump ont affaibli le rand, la monnaie sud-africaine, face au dollar, relève le quotidien The Citizen. The Citizen qui précise que « l’Afrique du Sud reçoit par an un peu plus d’un milliard de dollars d’aide publique au développement, selon les derniers chiffres de la Banque mondiale, dont la moitié en provenance des États-Unis, principalement via l’USAID. » Un financement qui pourrait donc disparaître…