Le Premier ministre est en Une de la Tribune Dimanche, du Journal du Dimanche, et du Point qui suggère que « l'on arrête les carabistouilles ». Au cœur du débat : le budget de la France et le meilleur moyen de faire des économies. Le JDD a interrogé le Premier Ministre : trois pages d'interview, alors que la Commission des Finances a rejeté hier la partie recettes du budget 2025. « Avec l'adoption des amendements du Nouveau Front Populaire, le texte était devenu insoutenable », assure Michel Barnier qui ajoute : « Des dizaines de milliards d'impôts supplémentaires conduiraient à fragiliser nos entreprises et le pouvoir d'achat de nos concitoyens ». Alors, quelles sont les solutions ? « Monsieur le Premier Ministre, si vous osiez » : le Point interpelle directement Michel Barnier, en lui disant : « nos voisins européens ont réussi à se réformer, pourquoi pas nous ? ». L'hebdomadaire suggère de donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour faire un sort aux « faiblesses structurelles de notre économie : déficit de travail, système de retraite à bout de souffle, inefficience et complexité de l'administration territoriale, fonction publique en surpoids, fiscalité du travail écrasante etc ». En un mot, le Point suggère, selon une phrase devenue célèbre, de « dégraisser le mammouth ».
Taxation des hauts revenus
En attendant, Michel Barnier a choisi d'augmenter les impôts. « Qui Barnier va-t-il faire casquer ? », s'interroge Marianne qui dresse une liste non exhaustive : « les PDG de grosses boîtes, les patrons de belles sociétés familiales mais aussi les super-cadres, les héritiers bien dotés, les sportifs de haut niveau ou les artistes prisés. Environ 24 300 ménages vont débourser 6 milliards d'euros sur trois ans ». Car le Premier ministre l'a expliqué en ces termes : « le redressement des finances publiques exige une contribution exceptionnelle des Français les plus fortunés ». « Un frisson a sans doute parcouru les concernés », s'amuse le Nouvel Obs, qui ajoute : « dans le club fermé des grandes fortunes, on n'est pas habitué à voir une ancienne figure du RPR s'approprier ce vocabulaire marqué à gauche ». Dans Marianne, un patron qui préfère garder l'anonymat, persifle : « Pour l'exécutif », dit-il, « il est politiquement plus payant et techniquement plus facile de taxer les hauts revenus, que de réduire le coût des administrations ».
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Deux visions antagonistes
À la Une également, l'élection présidentielle américaine, l'échéance se rapproche... Dans un peu plus de deux semaines, les électeurs américains devront choisir entre Donald Trump et Kamala Harris. Leurs deux visages sont en Une d'Aujourd'hui en France Dimanche. Les électeurs sont « souvent désabusés », remarque le journal, « ils ont le choix entre un candidat républicain en roue libre, aussi excessif qu'inquiétant, et une candidate démocrate imposée cet été par l'élite du parti, lestée par le bilan d'une inflation galopante sous le mandat de Joe Biden et son échec en matière d'immigration, dossier dont elle avait la charge ». C'est « le choc des deux Amérique », annonce en Une le Nouvel Obs, affichant les profils des deux candidats, l'une en bleu, l'autre en rouge. « Rarement dans l'histoire des États-Unis, pourtant riche en conflits internes », estime l'hebdomadaire « le pays n'a paru à un tel tournant, fracturé qu'il est par des forces contraires, écartelé entre deux visions antagonistes de ce que doit devenir la démocratie américaine ». Le Nouvel Obs, qui publie un long dossier sur la présidentielle américaine, a également interviewé Ruth Ben-Ghiat, spécialiste de l'autoritarisme, qui compare Trump à Mussolini. « L'autoritarisme », dit-elle, « repose sur une personnalisation excessive du pouvoir exécutif au détriment de la justice et des autres institutions. Trump s'inscrit dans cette lignée mussolinienne ».
Numéro spécial
Enfin, l'Express publie un numéro exceptionnel. 170 pages, sur papier glacé, avec de belles photos, pour illustrer « Les défis de l'Occident ». L'Express dit avoir interviewé « 15 témoins indispensables pour comprendre le monde ». Cela va de Bill Gates, « entrepreneur et philanthrope » à Tony Estanguet, patron des Jeux Olympiques de Paris. Surtout des hommes. Même Patrick Pouyanné, le patron de Total Energies, souvent décrié par les écologistes, a droit à son heure de gloire. « Croire au grand soir en arrêtant les fossiles alors que la demande en énergie est en hausse parce que la population mondiale croît et aspire à un meilleur niveau de vie est », assure-t-il, « illusoire et dangereux ». En y regardant de plus près, on ne compte guère que deux femmes parmi les témoins (tous blancs) de l'Express. Une scientifique italienne, et la joueuse d'échecs d'origine iranienne Mitra Héjazipour, que l'on découvre sur la longueur. Elle est « celle qui tient la République Islamique en échec » titre l'Express. « Elle a porté les couleurs de l'Iran... jusqu'au jour où elle a refusé de se couvrir les cheveux du voile islamique ». Un geste lourd de conséquences : « cela voulait dire ne plus pouvoir retourner en Iran, ne plus voir ses parents, sa sœur, ses amis, sa ville ». Un courage qui méritait d'être salué.