La saga du Doliprane défraie la chronique au point qu’on a l’impression que la survie de la France est en jeu. Les politiques rivalisent de déclarations solennelles sur la souveraineté, l’indépendance et la réindustrialisation de notre pays. Que cette souveraineté repose sur la maîtrise de la fabrication d’un médicament vieux de plus d’un siècle, vendu quelques euros, et dont le principe actif restera de toutes façons importé de Chine, ne manque cependant pas d’interpeller. Avons-nous perdu la tête? Et si, derrière le bruit et la fureur, cette affaire ne révélait pas finalement une illusion française tragique sur les sources de la puissance et de l’indépendance?