Les chapitres 60 à 62 d’Ésaïe parlent de la gloire à venir, pour Jérusalem, pour Israël, pour ceux revenus d’exil (4) et pour les non-Juifs attirés par le resplendissement de ce nouveau peuple de Dieu (3 et 5 à 9). Il s’agit d’une action divine de salut (voir les chants du Serviteur). Les images proposées, les chamboulements cosmiques, la référence à ces textes en Apocalypse 21 nous conduisent à comprendre ce passage comme une description du salut en Christ et une première évocation de ce que sera le Royaume de Dieu établi après le retour du Seigneur et le jugement dernier. Ce royaume glorieux est le résultat de l’action de Dieu : tandis que les ténèbres du mal couvrent la terre (2), Dieu fait resplendir sa lumière. Les ténèbres de la croix ont été vaincues par la lumière de Pâques (Mt 27.45 et Ép 5.14). Le nouveau peuple glorieux est ouvert à tous les hommes : ce sont des étrangers qui reconstruisent les murailles de la ville (10) ; de même des non-Juifs construisent, avec le reste fidèle d’Israël, l’Église d’aujourd’hui, manifestation de la présence de Dieu comme l’étaient Jérusalem et le Temple à l’époque. Tout sera chamboulé, transformé en une réalité merveilleuse qui nous échappe : le soleil et la lune n’auront plus d’utilité, puisque Dieu sera la lumière de son peuple (19-20). Le mal et le péché n’existeront plus, car tous les membres de ce peuple seront justes pour toujours (21) et ils jouiront de biens et de gloire au-delà de l’imaginable (22). Ésaïe a annoncé le ministère, la mort et la résurrection de Jésus d’une manière imagée que ses contemporains n’ont pas comprise. (...)